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Synopsis
Malgré de lourds sacrifices financiers de la part des salariés et un bénéfice record de leur entreprise, la direction de l’usine Perrin Industrie décide néanmoins la fermeture totale du site. Accord bafoué, promesses non respectées, les 1100 salariés, emmenés par leur porte-parole Laurent Amédéo, refusent cette décision brutale et vont tout tenter pour sauver leur emploi.
Critique
L’usine Perrin annonce sa fermeture, les salariés sont licenciés, les dirigeants dans le mal, face à des syndicats remontés… Tourné tel un documentaire fictif, « En Guerre » est le reflet d’une triste réalité de bons nombre d’ouvriers, victime à leurs dépends, d’un système bien plus financier que politique…
Colère, injustice, les sentiments se multiplient et très rapidement, les confrontations s’enchaînent. A peine commencé qu’une hiérarchie se dessine dans l’incompréhension entre les ouvriers et les différentes entités, que sont les patrons de l’usine, les politiciens et les grands dirigeants.
Ce droit de se battre, de manifester, de protester ne va plus être un combat mais une véritable une lutte démesurée. D’un côté, ces salariés qui ne réclament qu’un travail, un salaire et de quoi manger. De l’autre, des interlocuteurs qui se multiplient, des échanges interminables, sans solutions. Un jeu long, périlleux, dangereux dont le « Je comprends » de l’autre ne se comprend pas…
D’un réalisme saisissant, la fiction se voulant journalistique entreprend un processus visuel sadique. Filmé de manière amateur, les plans séquences sont constamment en mouvement, un travail habile qui fait du spectateur, un acteur dans cette bataille de vie. De temps à autre, quelques reportages d’infos s’incrustent. Ce choix analogique dénonce l’œil médiatique généralement orienté, souvent faussé, pour la face publique.
A l’encontre des idées reçues, « En Guerre » détruit les clichés politiciens. Bien qu’au départ les échanges puissent paraître compliquée, le docu-fiction parvient progressivement à dévoiler un milieu financier bien plus influent, plus fort et plus imperméable.
La sphère politique, qui se rend rapidement compte de la situation, finit peu à peu par se positionner en tant que médiateur. Pour autant, elle n’arrive à conclure une de ses meilleures solutions qu’est le rachat de l’entreprise par une nouvelle société. La poussière du schéma devient net : Peu importe les conséquences humaines, pour Perrin Industries, ce sera le profit avant tout.
Finalement, au départ seul contre tous, ces salariés se retrouvent rapidement épauler par des anonymes, par leur syndicats et même par une partie du gouvernement. Mais malgré ces soutiens, un sentiment de solitude, conjugué à celui d’une injustice, s’accroît face à la cohésion féroce des chiffres…
Grâce à quelques bribes finement réparties, le métrage s’introduit jusque dans l’intimité de ces ouvriers. En s’engageant dans un tel combat pour finalement ne garder qu’un cadre de vie descend, les travailleurs vont y consacrer leur quotidien au détriment de leur famille. C’est ainsi qu’absent, en déplacement, ou fatigué, certains foyers se retrouvent déchirés ou au bord du divorce.
Bilan
Un métrage en guerre contre une triste actualité…
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