3,5/5
Synopsis
En pleine guerre de Sécession, dans le Sud profond, les pensionnaires d’un internat de jeunes filles recueillent un soldat blessé du camp adverse. Alors qu’elles lui offrent refuge et pansent ses plaies, l’atmosphère se charge de tensions sexuelles et de dangereuses rivalités éclatent. Jusqu’à ce que des événements inattendus ne fassent voler en éclats interdits et tabous.
Critique
« Les Proies » entame une énième version de Coppola dans une volonté toujours plus incisive de retrancher les relations féminines à leurs paroxysmes. Au risque d’en décevoir un grand nombre, ce ne sera pas pour autant le meilleur film de la réalisatrice…
Le lancement débute agréablement selon des inspirations cinématographiques des années 90 : Le titre apparaît en écriture rose ancien sur un plan de forêt, accompagné de couleurs clairs dominées par un rose et bleu pastel.
Audacieuse comme toujours, Sofia Coppola renouvelle sa pâte féminine au cœur d’une fratrie de sept filles de tous âges, et s’attaque au légendaire huit clos depuis l’intérieur d’un internat catholique.
Colin Farrell, jouant notre Caporal blessé, n’est autre que notre porte d’entrée à nous, spectateur pour pouvoir pénétrer dans la résidence. Ainsi, commence le récit dès cette arrivée surprise, étouffé par une peur froide de l’extérieur au cœur politique délicat, à l’image d’ « It Comes At Night », vu récemment.
Dans la construction de l’histoire, Sofia Coppola déconstruit habillement trois sentiments auxquels chaque femme est rattachée : La raison, la foi et le désir. Ces ressentis qui relèvent d’un contrôle éducatif vont être étendus à leur perte et leurs conséquences au profit de rivalités et forte jalousie au sein du foyer. La résultante donne lieu à beaucoup de lenteurs et de silences finement aménagés au gré des tensions, permettant de faire des rares moments d’actions, de violentes fractures psychologiques dans l’institution du huit clos.
Coupées du monde, les filles sont toutes à la recherche d’un besoin auquel seul le Caporal McBurney, l’homme blessé secouru, peut répondre. Ainsi, avec des âges et des profils de vie divergents, Miss Martha (Nocile Kidman) va rechercher un compagnon de vie, Edwina (Kirsten Dunst) y trouvera un mari, Alicia (Elle Fanning) se satisfera d’un amant tandis qu’Amy (Oona Laurence) et Marie (Addison Riecke) voient en lui un ami sorti de leur ordinaire.
Contrairement à ses précédentes œuvres, la recherche d’une subtilité est entretenue quoi qu’un peu trop soignée pour être suffisamment objective. En effet, tout est presque donné au spectateur le dispensant d’une réflexion approfondie.
Bien que la stylisation habituelle et le travail lissé par la réalisatrice ne surprennent pas vraiment, le film se laisse voir notamment grâce au talent d’un quatuor dominant mené par Collin Farrel, Kirsten Dunst, Elle Fanning et une mention particulière pour Nicole Kidman.
Bilan
Quelques tentatives d’innovations sans trop de risques, le film s’apprécie et se regarde mais face à l’attente stimulée, nombreux seront les malheureux déçus.
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