« L’Atelier » de Laurent Cantet

3/5


Synopsis

La Ciotat, été 2016. Antoine a accepté de suivre une atelier d’écriture où quelques jeunes en insertion doivent écrire un romande noir avec l’aide d’Olivia, une romancière connue. Le travail d’écriture va faire resurgir le passé ouvrir de la ville, son chantier naval fermé depuis 25 ans, toute une nostalgie qui n’intéresse pas Antoine. Davantage connecté à l’anxiété du monde actuel, il va s’opposer rapidement au groupe et à Olivia, que la violence du jeune homme va alarmer autant que séduire.

Critique

Pensé par le réalisateur d’ « Entre Les Murs » et porté par la star d’ « Irréprochable », la symbiose entre Marina Foïs et Laurent Cantet résulte sur « L’Atelier », un docu-fiction fièrement porté jusqu’à Cannes.

Marseille et sa région provençale sont un premier choix adéquat relatif à la trame. Souvent perçue comme un cadre de vacances ensoleillé et dépaysant, la zone souffre d’une immigration massive en plus d’un mode de vie encré dans le paraître où l’autre ne compte pas. Ce contexte social s’impose peu à peu dans la relation entre chacun des protagonistes et plus particulièrement sur Antoine, adolescent solitaire et perdu, encore quête de repères.

L’atelier d’écriture pose un contexte d’interactions entre plusieurs jeunes français d’origines et d’ethnies diverses. Unis par la représentation de la même génération, chacun à sa manière est écorché vif par les fondements d’une société perdue. Les séances de rédaction au début du film sont alors remplies de réflexion contemporaines au moyen d’une imagination insoupçonnée.

La technique d’approche découle sur un docu-fiction, un scénario fictif qui frise l’approfondissement documentaire non-véritable. Le reportage vire à une enquête sociologique sur ce que nous pourrions qualifier comme « Le Mal du Siècle », un second titre sûrement pensé mais non assumé. Ce genre un peu particulier limite tout de même l’accessibilité au grand public.

Bien que le sujet de la radicalisation soit évoqué, le réalisateur sort intelligemment du schéma islamiste pour y développer une réflexion sur un canal d’extrême droite. A coups de crayons, Laurent Cantet les métaphorise en un coup de poing, traduction du mal-être d’une génération.

Gare aux rigoureux qui verront le film, la toute première image pouvant paraître hors sujet n’est autre qu’une allégorie des plus explicites, représentative du final.

Bilan
Le docu-fiction, un genre limité mais assumé dans « L’Atelier », un film coup de poing significatif d’une génération.

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