4/5
Synopsis
Nommé d’urgence le 10 mai 1940 après la démission de Neville Chamberlain, Winston Churhcill se retrouve Premier Ministre au cœur d’un contexte européen dramatique et dominé par les troupes nazies. Alors que la menace d’une invasion du Royaume-Uni par Hitler plane, l’homme politique découvre que son propre parti complote contre lui en plus de son roi, George VI, sceptique quant à ses capacités à tenir le poste. Avec le soutien de son épouse, Clémentine, il se tourne vers le peuple britannique pour trouver la force de tenir et de se battre pour défendre les idéaux de son pays, sa liberté et son indépendance. Traversant, comme l’Europe entière, ses heures les plus sombres, il est en marche pour changer à jamais le cours de l’Histoire.
Critique
Alors que « Churchill » sort en juin 2017, les craintes d’un énième biopic sur l’homme dans les « Les Heures Sombres » laisse place à un récit analogique prenant.
De part une mise en scène théâtrale, voir burlesque, le début déroute dans ce contraste entre la dramaturgie du contexte et l’aspect pittoresque cultivé. Très drôle, un zeste de fraîcheur, les images entreprennent beaucoup de jeux de lumières à interprétation explicite affiliée de dialogues comiques et de jeux de mots gouleyants.
Avec autant de fantaisie, la reproduction historique se montre par moment inexacte dans le déroulé des faits mais le réalisateur cherche surtout à présenter l’essentiel dans une simplicité d’accès. Cet angle pédagogique, voir scolaire, se perçoit notamment dans la chronologie des faits aisément daté et guidé.
Ceci étant dit, la démonstration sommaire des faits ne néglige en aucun cas la minutie de l’histoire dont le travail résulte d’une enquête de fond. En effet, les anecdotes sur l’homme qu’est Churchill ne manque pas et la première approche s’étend dans son intimité. Ses expressions, ses mimiques, son addiction au cigare et son goût pour l’alcool, sa femme, sa nouvelle dactylographe, rien n’est laissé au hasard afin d’établir correctement l’environnement évolutif du Premier Ministre.
Bien que le film tend à faire de Churchill un héros historique en manquant un tantinet de neutralité, l’analyse politique du contexte historique accuse une certaine profondeur selon des marques de reconnaissances avec les orientations actuelles. Ainsi, s’affrontent les libéraux et les conservateurs, les uns dans une optique de défense et d’affrontement, les autres dans une volonté de négociation et un faux espoir de paix.
Nombreuses sont les anecdotes inédites et pourtant inaliénable de l’histoire, notamment ces affrontements politiques avec l’opposition dans une pièce confidentielle, sur des sujets de guerre imminents. Autre exemple très plaisant, le conseil de sa femme qui lui suggère d’aller à l’encontre des civils pour trancher une décision d’état : L’instant est invraisemblable, or Churchill choisit de prendre le métro pour consulter les britanniques. La hiérarchie républicaine disparaît au profit de la parole du peuple.
Petit point d’accroche sur le manque de représentation de nos figures françaises à l’écran. Alors que Churchill écope de son énième biopic, seul René Cassin apparaît en coup de vent dans une atmosphère cinématographique qui boude le Général De Gaulle.
Bilan
« Les Heures Sombres » n’est que le titre énonciateur d’un biopic a contrario plein de ferveur et d’enthousiasme enrôlé d’un bel hommage.
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