4/5
Synopsis
La vie de Katja s’effondre lorsque son mari et son fils meurent dans un attentat à la bombe. Après le deuil et l’injustice, viendra le temps de la vengeance.
Critique
En tête d’affiche solitaire, Diane Kruger signe dans « In The Fade », une qualité artistique inaliénable au métrage. L’actrice parvient à combler le rôle démoli d’une femme vidée d’esprit et de sens qui a tout perdu par une prestation lourde.
Trois chapitres dessinent un scénario d’anéantissement progressif avec cette idée de ne rien prendre pour acquis.
La famille est le premier fondement désigné. Femme, et avant tout mère, Katja perd son fils et son mari dans un attentat. Cette perte soudaine sonne comme un choc, puis comme un deuil où ce n’est pas le chagrin qui émerge, mais la colère.
Patience et mérite seront de mise pour le second chapitre qui entame l’onglet de la justice. Sûrement l’instant le plus intense du film, c’est un mélange d’amertume, de colère et d’espoir d’une revanche minime qui s’entrecroisent. Quelle rage que de voir l’accusée, heureuse dans les bras de son compagnon quand on sait ce qu’à perdu la victime… Les dialogues, les sentiments, le huit-clos du tribunal exacerbent nos ressentis dans des échanges consciencieux entre les entités judiciaires. Très fort !
Enfin, le livre se clos sur une dernière page qui s’intitule « La Mer ». Flou, peu explicite, l’appellation de ce paysage stylise une lancée imagée vers le large, symbole d’une vengeance subordonnée, un tantinet inattendue. Beaucoup de pression au gré d’une certaine attente où le dénouement est synonyme de soulagement, de libération même.
« In The Fade » est la décantation de la descente aux enfers d’une femme qui perd peu à peu son essence de vivre. C’est avec beaucoup d’empathie que l’écriture s’élance dans une confrontation brillante de sentiments de haine, de colère et de tristesse.
« L’atelier », « Chez Nous », « In The Fade » et bientôt « Une saison en France »… Il faut avouer un ras-le-bol auprès de cette bobocratie cinématographique dont la tendance est de caricaturer les partis politiques conservateurs visant à victimiser les musulmans dans des amalgames non justifiés. Bien dommage, car au-delà de l’aspect fictif et grandement qualitatif, « In The Fade » est aussi une belle leçon de moralité qui n’a pas lieu d’être… Y-a-t’il eu un film sur le djihad à ce jour ?
Bilan
« In The Fade » agite les tripes d’une injustice… Politiquement engagée.
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