4/5
Synopsis
Vincent Barteau, 35 ans, entraîneur de foot d’1m92, voit débouler dans son quotidien de célibataire invétéré, son neveu, Léo, 13 ans, 1,53 m, autiste Asperger et joueur d’échecs émérite. Cette rencontre aussi singulière qu’explosive va bouleverser l’existence de Vincent et offrir à Léonard la chance de sa vie.
Critique
Troisième film pour le duo François Prévôt-Leygonie et Stephan Archinard, « Monsieur Je-Sais-Tout » nous en apprend beaucoup sur le délicat sujet de l’autisme Asperger. Max Baissette de Malglaive, jeune prodige, triomphe dans une interprétation ahurissante, aux côtés d’un Arnaud Ducret fastueux.
L’un, ancien champion de football devenu coach, voit son quotidien de célibataire et de fêtard endurci soudainement ébranlé, tandis que l’autre, enfant autiste, nécessite un cadre de vie millimétré.
D’une intelligence fine, le scénario pénètre peu à peu dans la psychologie de l’enfant. Devenant le narrateur central, sa stratégie du jeu et sa réflexion dans l’art du bluff inaugure un aspect pédagogique, voir même ludique, exposé grâce à des schémas et des dessins explicatifs.
Intrigué, dubitatif, touchant, l’ancien footballeur devenu tuteur par défaut, va passer par une succession d’émotions cherchant, parfois vainement, à saisir comment s’y prendre avec le petit. De fait, « Monsieur Je-Sais-Tout » devient un ajustement relationnel réciproque où chacun va tenter se positionner par rapport à l’autre.
Les personnages secondaires sont très limités, cependant le présence de Mathilde, la médecin sportive, s’impute rapidement comme un point de stabilité dans la relation de nos deux héros. Au cours d’échanges tendus et de discussions à rallonge, elle va scrupuleusement amener le coach à comprendre la situation de Léo. Ces instants de dialogues dépassent le degré cinématographique quant à l’explication d’une chance unique d’intégration pour les enfants autistes.
C’est ainsi que s’impose un rapprochement minutieux entre les compères autour du football. Semblable à une relation entre un père et son fils, une admiration bilatérale va s’installer. Léo, ayant une fougue pour le jeu, va se révéler de plus en plus idolâtre envers Vincent, alors que ce dernier va continuellement chercher à comprendre l’intérêt intellectuel que va pouvoir lui apporter le jeune garçon.
Maîtrisez avec grande pudeur, le récit bénéficie d’une sensibilité décuplée. Chaque geste nous questionne, chaque phrase nous agite, chaque situation nous fait pétiller et c’est au cœur de ce bouillon sentimental que la découverte s’entreprend et le film, s’apprivoise.
Bilan
« Monsieur Je-Sais-Tout », un film qui nous apprend de comment apprendre de l’autre ?
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