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Synopsis
Pour faire passer le taux de criminalité en-dessous de 1% le reste de l’année, les « Nouveaux Pères Fondateurs » testent une théorie sociale qui permettrais d’évacuer la violence durant une nuit dans une ville isolée. Mais lorsque l’agressivité des tyrans rencontre la rage de communauté marginalisées, le phénomène va s’étendre au-delà des frontières de la ville test jusqu’à attendre la nation entière.
Critique
Après trois numéros échelonnés par thème et par ambiance, « American Nightmare 4 : Les Origines » revient sur l’embryon de cette nuit d’horreur annuelle. Plutôt moyen dans l’organisation des perspectives, ce dernier opus divague et s’inscrit comme celui de trop…
Pour les connaisseurs, la théorie d’une purge pour des biens-faits sociaux-économiques s’est progressivement affinée au fil de la série. Cette idée, brièvement évoquée lors du second opus, a pris forme dans le troisième épisode pour aujourd’hui devenir le pilier central dans ce quatrième numéro. C’est dans ce sens que le prémisse est très bien entreprit avec des images d’archives journalistiques, notamment sur des situations de crises.
Au regard de quelques clichés ingénieux mal éparpillés, le film s’est fortement inspiré de la cynique série « Black Mirror ». Une paire de lentille de contact connectée permettra à chacun des participants de relayer les images les plus chocs sur les chaînes d’informations continues et sur les réseaux sociaux. Une vision juste et sarcastique quant à l’évolution de notre société. Malheureusement, cet attrait pourtant intéressant, ne sera utilisé qu’un petit quart d’heure dans le film…
Là où « American Nightmare » s’est littéralement planté, c’est en liant cette réflexion pseudo-économique et intellectuelle à la complication communautaire des Etats-Unis. Les générations descendantes de l’immigration hispanique ou la population afro-américaine sont donc clairement visées pour subir de plein fouet cette nouvelle forme de violence.
Entre autre, Dmitri, LE dealer du ghetto, va se racheter une conscience morale dans la défense des siens. Le métrage entreprend ainsi une banalisation de son passé criminel au profit d’une repentance jugée juste. Ce scénario ultra simpliste illustre de manières grossières des citoyens d’origines étrangères soudés en opposition à d’autres, qui, théoriquement, auraient plus de moyens de se protéger.
Ces clichés encourage une haine viscérale du mâle blanc, accusé comme institutionnellement dominant. La couleur de peau et l’origine deviennent explicitement des séparatismes sociaux, économiques et culturels. Quelques milices d’extrême droite et autres tueurs masqués s’imposent. Ce fantasme d’une suprématie à la recherche de la race unique coûte cher à un film qui en devient dérangeant. Le summum du ridicule sera l’apparition d’un tueur grimé en SS allemand des années 1930, laissant croire aux plus crédules qu’une nostalgie du nazisme est encore possible…
Fort dommage puisque cette perte d’objectivité annule le degré anticipatif des métrages antérieurs. Un contre-exemple type : Dans « American Nightmare 2 : Anarchy », certaines victimes sont SDF blancs, et un jeune couple de classe moyenne est en traque. Il n’y avait donc pas de règles hiérarchisées, le concept de « purge » détenait un sens insécuritaire où tout le monde était concerné…
Etant donné que ce ne sont que les débuts test de la première tuerie, la crainte exacerbée se doit d’être progressive. Comme ces deux femmes avec des caddies remplis de poupées explosives, quelques minis-scènes instaurent une perversité du jeu sans pour autant offrir cette nervosité pourtant propre à la marque « American Nightmare ».
Alors que la franchise avait successivement séduit ces cinq dernières années, « American Nightmare 4 : Les Origines » déçoit et devient le film le plus inconsistant de la saga. Peut-être est-ce dû au changement de réalisateur, peu importe, l’ensemble tantôt bancal est désormais destiné à une cible victimaire, clairement choisie… Espérons que la série à venir en septembre prochain rattrape ce début de massacre…
Bilan
Un fond sans forme… Nous ne savions pas que ce dernier « American Nightmare » s’était fait lui aussi légalement assassiner pendant sa préparation…
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