5/5 ! 🎉
Synopsis
Los Angles dans les années 1920. Récit d’une ambition démesurée et d’excès les plus fous, BABYLON retrace l’ascension et la chute de différents personnages lors de la création d’Hollywood, une ère de décadence et de dépravation sans limites.
[Bande-annonce – BABYLON]
Critique
D’une pâte artistique affirmée, c’est après les succès de « Whiplash » et de « La La Land » que Damien Chazelle a choisit de concrétiser son rêve de carrière, un projet en préparation depuis presque 15 ans.
Plus grand, plus fort, plus musical, les adjectifs ne manquent pas pour qualifier cette nouvelle bombe folklorique. Coloré, explosif et un tantinet borderline, « Babylon » est une déclaration enflammée dédiée à l’histoire du cinéma hollywoodien.
Histoire et Spectacle
Ce nouveau chef d’œuvre porte le regard microscopique d’une société en pleine mutation. Au cœur d’un Los Angeles désert, la construction d’Hollywood se fait dans une spirale sombre et sauvage. Le cinéma s’apprête à passer du muet au son, une transition majeure qui ne se fait pas sans mal, et sans maux. Puisque l’arrivée de nouveaux codes moraux viennent bouleverser ce monde tapageur sans règles et sans limites.
A l’image de la télé-réalité d’aujourd’hui dont la stabilité trouve à peine sa place 20 ans plus tard, il faut s’imaginer qu’à l’époque, certains quittaient tout, transportés par le rêve et l’ambition du grand écran. Sans parfois la moindre once de talent, beaucoup y ont laissés des plumes, d’autres leurs vies. Au travers de personnages fictifs, ce sont ces destins brisés inspirés de véritables histoires que Damien Chazelle a écrit « Babylon ». Dont la traduction antique signifie « Porte des Dieux ».
Tous en fête !
Rien n’illustre mieux l’excès de décadence voulue par le réalisateur que la première séquence festive dans le manoir d’un producteur local. Cette découverte entraine « Babylon » dans un cercle de perversion et de débauche. Vulgaire certainement, cette approche est représentative d’un milieu où se conjuguent une multitude d’opportunités extraordinaires.
« Le Parrain », « Carry », « La Boum », « Moulin Rouge », « The Greatest Showman », « Gatsby Le Magnifique »… Les séquences de fêtes dans l’histoire du cinéma sont multiples et pour la plupart, mémorables. Or, « Babylon » s’impose et nous propose une introduction magistrale ! La scène va jusqu’à interpeller, voir choquer, avec l’arrivée d’un éléphant en plein évènement !
Devant l’écran
Enfin un rôle complet à la hauteur de son talent, Margot Robbie devient Nellie LaRoy, une des figures iconiques du film. Véritable force de la nature, il y a en elle une magie qui en fait une star à part. Elle n’a peur de rien et elle possède un esprit sauvage, issue de ses origines de l’Amérique de l’Ouest. Une caractéristique qui va bien lui faire défaut dans ses mésaventures à suivre avec passion…
A ses côtés, Diego Calva alias Manny Torres, avec qui elle va lier une profonde d’amitié. Immigré mexicain, l’apprenti scénariste essaie et n’a pas peur de travailler. Aussi, rôle presque évident pour Brad Pitt, celui d’un acteur italien internationalement reconnu vite dépassé par un système dont il pensait être le maître.
Ce qui fait de « Babylon » un grand film, c’est qu’il raconte avec vivacité la montée et la chute de célébrités historiques qui ont peuplés Hollywood dans ses débuts. Damien Chazelle s’aventure et réussit à faire dans un panache absolu (et avec les mêmes têtes d’affiches !) ce que Tarantino a objectivement raté dans « Once Upon a Time… In Hollywood » en 2019.
La maîtrise du son
Impossible de parler de « Babylon » sans évoquer la qualité sonore et musicale de ce chef d’œuvre ! En duo avec Damien Chazelle, Justin Hurwitz est un vieil ami du réalisateur. « La La Land », « Whiplash », le binôme est en constante collaboration et ce nouveau projet est probablement leur meilleure tableau commun.
D’une symbiose hypnotique entre la musique et l’image, la bande-son résulte d’un travail pointilleux. A bas le charlestonne et les foxtrots de l’avant-guerre, « Babylon » offre un panel frénétique et excitant, à coups de percussions et de saxo ! Le film conjugue de multiples influences culturelles grâce à des compositions symphoniques africaines et latines inédites.
Une révolution cinématographique
Tentaculaire, d’envergure, cette grenade fonctionne comme un acide obsédant qui nous vous quitte plus une fois sortie de la salle. De la drogue, du sexe, des fêtes de fin de soirée à des moments plus calmes de solitude, des maisons et des voitures extravagantes, des stars de cinéma jusqu’à la pauvreté absolue, tel un film d’ores et déjà légendaire. Chaque scène, chaque instant, chaque décor sont des références inlassables.
Avec « Babylon », Damien Chazelle, et son acolyte Matthew Plouffe, s’affranchissent d’un ambition démesurée égale à celle de leurs propres personnages. Le film dépasse toutes les conventions, bouscule le cinéma et ce, un mois à peine après la sortie de « Avatar : La Voie de l’Eau ».
Il y a eu un avant, et 2023 s’engage dans l’après d’une révolution cinématographique sans précédent avec ces films novateurs gigantesques !
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