3/5
Synopsis
Une journaliste française rencontre Salvador Dali à plusieurs reprises pour un projet de documentaire.
Critique
Loin d’être un biopic, « Daaaaaali » est surtout un hommage que Quentin Dupieux dédie au génie de la peinture surréaliste. Personnage excentrique, narcissique et hautement mégalo, ce film, initialement intitulé « La Plus Grosse Caméra du Monde », se veut être le reflet psychologique et décadent d’un artiste qui s’amusait à rendre le temps mou.
Le portrait d’une bête de scène
« Daaaaaali » est une romance imaginaire qui dresse le portrait d’un homme à la folie exacerbée. C’était une bête de scène, une personnalité qui exprimait des idées si extravagantes et avec une telle assurance qu’on ne parvenait pas à discerner s’il était sérieux, s’il plaisantait, ou à quoi il pensait réellement.
« Daaaaaali » est donc un portrait qui dissèque le concept de ce que Salvador Dalí aurait pu être sur grand écran, ou plutôt de ce qu’il aurait pu faire au cinéma.
Le représentation visuelle de ses œuvres les plus connues
De nombreux clins d’œil dans le film rendent hommage à la vie d’artiste de Salvador Dalí. Parmi les exemples les plus remarquables, on trouve une réinterprétation hilarante du court-métrage muet « Un Chien Andalou » où Dupieux nous offre une pluie de chiens morts.
Une autre référence est faite à l’une des ses œuvres les plus célèbres, « Les Montres Molles ». Le film s’ouvre sur une scène où Dali parcourt un couloir de 20 mètres pendant un temps interminable. Cette scène est tournée avec dérision est à mourir de rire. La journaliste qui l’attend prend le temps d’aller aux toilettes, de commander de l’eau pétillante, l’idée étant de nous plonger dès les premières secondes dans l’univers mental de Dalí.
Une croisée de Dalí
Pour l’anecdote, « Daaaaaali » s’écrit avec six A en guise de remerciement envers les six comédiens qui incarnent la star à grandes moustaches. Il est par ailleurs remarquable de constater que les acteurs parviennent tous à reproduire avec brio l’accent caractéristique de Dalí.
Avec un casting de haut vol composé, le réalisateur joue avec différentes représentations du célèbre peintre. Leur interprétation respectives confère une approche fantaisiste qui met en lumière la psychologie perturbée de l’artiste.
Ce qui rend le film captivant, c’est qu’aucune scène n’est spécifiquement attribuée à un acteur. Les visages se chevauchent et se mélangent, si bien que certaines scènes impliquent parfois plusieurs Dali en même temps. C’est pleins de surprises, hilarant, surprenant et surtout, rafraîchissant !
Anaïs Demoustier, notre point de repère
Parmi cette pléthore de talents, le personnage qui se distingue est incontestablement celui d’Anaïs Demoustier. L’actrice incarne une journaliste débutante, une femme ordinaire qui sert de point de repère dans ce film empreint de démence.
Un peu maladroite, un brin gaffeuse, et dépourvue d’une expérience significative dans le domaine de la presse qu’elle ambitionne, elle se retrouve confrontée à un personnage extrêmement complexe à interviewer.
Par ailleurs, il est intéressant de noter qu’il s’agit du quatrième film dans lequel la comédienne collabore avec Quentin Dupieux. Une relation artistique solide s’est établie entre eux et semble destinée à perdurer.
[Bande-annonce – Daaaaaalí]
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