4,5/5
Synopsis
Samuel vit une vie sans attaches ni responsabilités au bord de la mer dans le sud de la France. Jusqu’à ce qu’une de ses anciennes conquêtes lui laisse un bébé de quelques mois dans ses bras : Gloria, sa fille ! Incapable de s’occuper d’un bébé, il est bien décidé à rendre l’enfant à sa mère. Il se précipite à Londres pour tenter de la retrouver sans succès. 8 ans plus tard, Gloria et Samuel sont devenus inséparables mais la mère de Gloria revient chamboulé une stabilité bien établie…
Critique
Dans un domaine d’expertise, Hugo Gélin revient pour s’attaquer de nouveau aux instabilités familiales avec « Demain tout commence ».
Il y a dans le récit une alternance complètement maîtrisée qui permet de passer du rires au larmes en un instant, de rebondir d’un moment d’émotion pour revenir au sourire. Ainsi, pas le temps de sécher ses larmes qu’on rigole déjà de la scène qui suit. Cela peut paraître un peu brusque et pourtant le sujet est d’une incroyable fluidité offrant au spectateur un embarquement à cœur ouvert sans préparation.
Omar Sy demeure drôle et attachant avec un talent singulier désormais habituel pour le grand public, mais innove et fracasse la barrière émotionnelle dans le rôle d’un père monoparentale dévoué et débordant d’amour. C’est toujours un grand plaisir de retrouver Clémence Poésy à nos côtés dans un film national. Malgré quelques fausses notes et un rôle compliqué à porter qu’est celui de cette maman maladroite et perdue de retour huit ans plus tard, elle fait partie de cet élément de l’oeuvre qui pousse à la réflexion quant au combat entre égoïsme parental et priorité infantile. En effet, « Demain tout commence » va au-delà du stade cinématographique en explorant avec fascination cette minorité de pères monoparentaux dévoués, d’autant plus noir, face à une mère blanche. Généralement, la société priorise la membrane maternelle et le film explore volontairement ces injustices au plus haut point où les parents se battent par égoïsme sans penser à ce qu’il y a de mieux pour l’enfant. Sans faire de spoiler, ce paroxysme est jeté dans ses retranchements à certains stades du long-métrage.
Aussi, par un risque d’une domination scénaristique, il était très osé de mettre une star comme Omar Sy en tête d’affiche au côté d’une enfant. Peu importe, Gloria Colston est aussi touchante que talentueuse dans un duo de complicité père/fille inébranlable. Une petite parenthèse sur Antoine Bertrand, canadien récemment aperçu dans « Le Petit Locataire ». A défaut d’avoir ce rôle permanent de pièce rapportée familiale et gay, l’acteur est drôle et savoureux, une révélation en tête d’affiche qui se profil pour les années à venir.
La dernière demi-heure du film est une ébullition de sentiments laissant place à des milliers d’alternatives. Les premières hypothèses explosent, les sentiments jaillissent ne laissant plus le temps à la réflexion. Cette barrière entre rires et larmes entrent en confusion pour nous submerger d’émotions et transformer ce film en expérience de vie.
Bilan
Le cinéma, c’est aussi du spectacle émotionnel. « Demain tout commence » en est un modèle exemplaire.
0 commentaires