
Synopsis
Leslie et Renard, deux jeunes glandeurs de banlieue parisienne, trouvent un mystérieux objet sur un chantier de la future ligne de métro du Grand Paris. Artefact, talisman antique, ou relique d’une civilisation disparue ? Persuadés d’avoir trouvé la poule aux œufs d’or, les deux amis mènent l’enquête, avec les moyens du bord, le temps d’une folle nuit aux quatre coins de l’Île de France.
[Bande-annonce – Grand Paris]
Critique
Comédie barrée aux influences loufoques, ce cocktail surprenant aux allures d’un Quentin Dupieux, se conjugue dans un assemblage de genres et de couleurs. Premier long-métrage pour Martin Jauvat, « Grand Paris » est aussi la chance d’assister à la révélation d’un artiste talentueux, aussi bien acteur que réalisateur.

Road-trip et découvertes
« Grand Paris » est avant tout un récit road-trip parmi les transports en commun les plus éloignés d’Île-de-France. RER, bus, trains, Noctilien, et même la navette d’un fast-food pas comme les autres, tout y passe dans cette traversée édulcorée et amusante.
Peut-être faut-il y vivre pour le comprendre, mais le métrage retranscrit parfaitement l’atmosphère de ces pavillons de banlieues, divisés entre la campagne et la capitale. Au gré de quelques clichés architecturaux à coups de maisons carrées et de toits à tuiles rouges, le réalisateur nous perd volontairement avec des noms de stations de gares et d’arrêts de bus inconnus.
Au-delà de cette escapade sans itinéraire et sans repère, le film est aussi la découverte culturelle de certains lieux, pas toujours réputés auprès du grand public. Parcs et jardins, forêts yvelinoises, monuments honteusement invisibles, quelques exemples frappants comme la Tour Herztienne de Romainville ou la Pyramide de l’Axe Majeur de Cergy-Pontoise sont d’agréables révélations à l’écran.

Le kiffe du « n’importe quoi » débridé
Absurde et hilarant, « Grand Paris » nous embarque dans le voyage de deux racailles flamboyantes, Leslie et Renard. Naïfs et candides en plus d’être paresseux, ces personnages partent avec pour seul ambition que de gagner de l’argent sans le moindre effort.
Mais même si pendant toute une première partie, le binôme est livré à lui-même, il se retrouve rapidement accompagné par deux compères de qualité : William Lebghil (SODA) et Sébastien Chassagne (Selfie, Les Petites Victoires). Deux acteurs confirmés dans des seconds rôles explosifs, le tout accentué par des répliques cultes enflammées !
Car oui, la force majeure du film repose sur son flow, ses punchlines spontanées et ses expressions transcendantes ! Les dialogues virent parfois au hors sujet, et c’est précisément ça qui régale ! Le kiffe d’un grand « n’importe quoi » débridé où l’on sent une liberté d’interprétation remarquable. Familier et tout en finesse à la fois, juste génial !

Bien que déroutant, « Grand Paris » est une comédie de qualité. Réalisateur autodidacte, Martin Jauvat a incontestablement créé un univers burlesque qui lui est propre, dans un format relativement court. Sans nul doute cinéaste à succès en devenir, ce fantaisiste nous laisse impatient de découvrir ses prochains joyaux. Affaire à suivre de très très près…
[Extrait – « Les Yvelines, c’est Narnia ! »]
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