« Happy Birthdead » de Christopher Landon

3,5/5


Synopsis

Prisonnière d’une boucle temporelle, Tree, étudiante, revit sans cesse le jour de son meurtre. Une journée apparemment banale qui s’achève systématiquement par sa mort atroce. Finira-t-elle par découvrir l’identité de son tueur ?

Critique

Les réalisateurs d’ « American Nightmare » et de « Get Out » ont mis leur matière grise dans un pot commun pour nous offrir « Happy Birthdead », un film d’horreur original, drôle et fraîchement réussi !

L’acte d’exposition commence au réveil de la journée de Tree, notre pétasse protagoniste. Bien que la scène d’ouverture d’un lendemain de soirée soit banale, ce prémisse procède à une première assimilation des codes référents : Une sonnerie de téléphone « Happy Birthday », une fille mendiant pour une association écologique, le jet d’arrosage, la chute d’un jeune alcoolisé, l’alarme d’une voiture… Ces éléments faisant appels à nos sens perceptifs recommenceront à chaque début de journée pour bien réintroduire le contexte.

Alors que ce travail de répétition peut paraître lassant, la surprise devient le créneau phare une fois le premier scénario passé… Le renouvellement dans les scènes de meurtres étant inattendu, divers et varié, l’écriture se donne à cœur joie de nous étonner dans des finalités macabres. D’un carambolage à un égorgement jusqu’à une chute, certaines scènes ne cachent pas leurs inspirations des mythiques « Scream » et « Vendredi 13 » avec des plans séquences ultra-similaires mais assumés dans leur réinvention.

Regarder un film d’horreur qui effraie provient d’une attente évidente, vous l’admettrez. Mais l’audace dont fait preuve Christopher Landon est de parvenir à intégrer l’essence d’un thriller-policier papillonnant autour des attributs d’une comédie. Le schéma de cette innovation funèbre signe la lancée d’une nouvelle génération de films d’horreur divertissant mais intelligent, tel que « Get Out », sortie en mai dernier.

C’est à ce propos que « Happy Birthdead » prend un subtil virage politiquement engagé. A titre d’exemple, la scène de banalisation d’un viol avec non-assistance à personne en danger. Véritable fléau devenu désormais courant dans les soirées universitaires américaines, le métrage tire cette séquence dans une attractivité grinçante dont la non-compréhension découlerait sur le rire… En matraquant la chasse au tueur, le film veut aussi soulever un attrait psychologique sur le harcèlement et la superficialité dans laquelle est fondue notre société, tout en poussant cet aspect à la dérision la plus totale !

A ceux qui hurlent déjà au copiage sans avoir vu l’oeuvre, le film termine sur un bel hommage à Bill Murray et son péplum star, « Un Jour sans fin ». Ce plébiscite sans prétention retire tout mérite de comparaison à ce brillant remake adapté au goût du jour.

Bilan
Divertissant tout en étant intelligent, on en redemanderait une part !

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