3/5
Synopsis
Pour sauver l’EHPAD local qui tombe en ruines, cinq religieuses un peu fofolles sont prêtes à tout. Y compris à participer à une course cycliste, afin de remporter le prix. Seul bémol : elles sont nulles à vélo. Et pour ne rien arranger, elles ne sont pas les seuls sur le coup…
Critique
Réalisé par Laurent Tirard, cette nouvelle comédie familiale est une pause fraîcheur assurée ! Pas de gendarmes, ni de soldats godiches, « Juste Ciel » se joue d’anciennes références cultes avec un clan de bonnes sœurs solidaires, bien que très maladroites.
La guerre des couvents
Interprétée par Valérie Bonneton, Mère Véronique tente de maintenir son couvent comme elle le peut ! Au semblant tyrannique, c’est en réalité une fausse méchante qui, derrière son uniforme rigide, manque de confiance en elle. Elle va d’ailleurs perdre ses moyens dès l’arrivée de Mère Joséphine, son ennemie première depuis son enfance.
Incarnée par Sidse Babett Knudsen, l’actrice de « La Fille de Brest » est généralement cantonnée à des rôles sombres réservés aux thrillers. Or, ce choix de casting se révèle malin, puisque la fermeté habituelle de ses personnages va directement se confronter aux défaillances pédagogiques de sa rivale.
« Juste Ciel », ce sont donc deux communautés qui vont se retrouver en compétition dans une course de vélo. Elles se distinguent d’ailleurs par un jeu de couleur malin où d’un côté, les sœurs sont en cornettes bleues (le bleu étant la couleur théologique de la Vierge Marie), et de l’autre, en noir prononcé. Cet affrontement va donner lieu à de nombreuses péripéties burlesques digne d’une bande dessinée ! Un délice !
Des hauts et des bas
« Juste Ciel » bénéficie d’un casting exclusivement féminin (ou presque). Au delà de nos deux reines mères têtes d’affiche, les sœurs représentent un échantillon hétéroclite en terme d’âge et de profil. Chacune est un plaisir à retrouver dans cette facétie religieuse, dont Louise Malek, révélation inattendue de ce métrage.
Tourné en Bourgogne Franche-Comté, et plus précisément dans le petit village de Baume-Les-Messieurs, le film bénéficie de clichés à la verdure abondante et aux paysages magnifiques. Surplombant parfois le clocher et les édifices du bourg, ces images brutes, probablement capturées grâce à un drone, sont un plaisir à regarder. Elles constituent la fierté de notre patrimoine et la beauté caché de notre beau pays.
Après avoir croqué à pleine dent dans ces mésaventures religieuses, peut-être qu’un happy end pour la Mère Véronique aurait pérenniser notre sourire jusqu’au bout… Fan du Pape, la none ne parvient malheureusement pas à aller jusqu’à Rome malgré ses sacrifices. Dommage puisqu’une fin au Vatican aurait eu une jolie moralité quant à l’idée de croire en ses rêves, d’autant plus après les sacrifices dont la sœur a fait preuve dans ce concours.
Une nostalgie d’antan
« Juste Ciel » n’est clairement pas un immense box-office, mais la sympathie est là, et c’est bien tout ce qu’on réclame ! Les gages sont drôles, enfantins, sans une seule once de vulgarité, ni aucune allusion sexuelle. Tel « Le Gendarme de Saint-Tropez », « La 7ème compagnie » ou « Les Bidasses », le film renvoi à la nostalgie lumineuse de ces comédies d’antan, d’un soir d’été en famille.
Alors que la presse massacre d’ores et déjà cette trouvaille, le public, quant à lui, est sous le charme ! On en redemande, alors après cette course de vélo, pourquoi ne pas penser à de nouvelles aventures pour nos bonnes sœurs ?! Une nouvelle série de films à l’ancienne ? L’idée est à réfléchir…
[Bande-annonce – Juste Ciel !]
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