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Synopsis
Au matin du 20 janvier 1942, une quinzaine de dignitaires du IIIe Reich se retrouvent dans une villa cossue à Wannsee, conviés à une mystérieuse conférence. Ils en découvrent le motif à la dernière minute. Représentants de la Waffen SS ou du Parti, fonctionnaires des différents ministères, émissaires des provinces conquises, ils apprennent qu’ils devront se mettre d’accord avant midi sur un plan d’élimination du peuple juif, appelé Solution Finale. Deux heures durant vont alors se succéder débats, manœuvres et jeux de pouvoir, autour de ce qui fera basculer dans la tragédie des millions de destins.
Critique
Grandement salué par la presse allemande, « La Conférence » retrace minute par minute, la réunion de Wansee de Janvier 1942. Dans le plus grand secret, des hommes d’états et d’influences germaniques vont discuter de la question juive pour judiciairement acter point par point, l’effroyable « solution finale ».

Au plus près de la réalité
Adapté pour la seconde fois, le film a été tourné sur le lieu même de ce colloque historique, dans la banlieue berlinoise. Ecrit à partir du procès verbal initial, « La Conférence » reprend la réunion sur une durée équivalente à celle d’origine, soit 90 minutes.
Bien plus qu’un métrage, ce huit clos à part entière s’impose surtout comme un docu-fiction d’envergure, édifiant et admirablement réalisé.

Des détails glaçants
Pendant le tournage, le réalisateur a souhaité éviter la surenchère, et a expressément demandé aux acteurs de ne pas jouer des nazis militants, mais plutôt des hommes ordinaires. Les échanges en sont alors d’autant plus plus glaçants, puisqu’ils discutent entre eux, et de façon singulière, d’un projet de génocide à grande échelle.
Ce choix éditorial de banaliser les personnages offre aux comédiens une interprétation des plus brutes, sans artifice, nous laissant admiratif de leur talent.
Demi-juif, sang-mêlé, anciens combattants, des plus jeunes aux plus âgés, les termes choquent, affabulent mais toutes les questions y passent pour éviter des inconformités. En plus des critères raciales, cette réunion détermine aussi l’ensemble des détails financiers, logistiques et techniques de la Shoah.

Au cœur des forces du mal
Par ces dialogues d’une clarté radicale, « La Conférence » rappelle la perversité et l’effroi du raisonnement des protagonistes. C’est ainsi que le film pénètre avec sobriété dans l’entre du mal le plus abject et le plus symbolique de notre histoire occidentale.
Tout parait anecdotique à leurs yeux, mais l’instant le plus sidérant reste l’une des dernières scènes, expliquant avec minutie, fierté et méthodologie, l’utilisation envisagée d’un certain gaz asphyxiant…

« La Conférence » est un support exemplaire, simple et calqué sur une réalité sidérante. Exceptionnellement réussi, il porte un attrait éducatif puissant et entreprend un rappel historique de taille.
[Bande-annonce – La Conférénce]
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