3/5
Synopsis
Les années 1830, dans les eaux d’une île fictive des Caraïbes. Ariel, la benjamine des filles du roi Triton, est une jeune sirène belle et fougueuse dotée d’un tempérament d’aventurière. Au détour de ses escapades à la surface, elle va tomber sous le charme du prince Eric. Alors qu’il est interdit aux sirènes d’interagir avec les humains, Ariel sent pourtant qu’elle doit suivre son cœur. Elle conclut alors un accord avec Ursula, la terrible sorcière des mers, qui lui octroie le pouvoir de vivre sur la terre ferme…
Critique
Réalisateur de l’un des « Pirates des Caraïbes », puis à l’origine du reboot « Le Retour de Mary Poppins », Rob Marshall n’en est pas à son premier coup d’essai auprès de la franchise Disney. Alors que « La Petite Sirène » aurait pu être une nouvelle formalité nostalgique à succès, le film se perd dans un wokisme et une moralité qui finit par entacher notre plaisir. Un gâchis.
Sébastien le Crabe, star du film
Dans l’idéologie collective, « La Petite Sirène » est indissociable du crabe, Sébastien. Absolument tout le monde le connait ! Henri Salvador avait imposé une incarnation immortelle au personnage. Le défi de sa voix française étant important puisqu’il fallait précieusement garder cet accent antillais. Et c’est l’heureux élu, Jean-Michel Vaubien, qui a ressuscité l’animal de ses cendres !
En plus des quelques dialogues cultes, le passage tant attendu de la chanson « Sous l’Océan » est un carton. Véritablement le meilleur passage du film, la chanson est un clip, un spectacle visuel rempli d’émotion.
Mention spéciale pour Ursula
Côté casting, la jeune actrice Halle Bailey, qui incarne Ariel, est une princesse modèle. Parfaite, jeune et jolie, elle correspond à l’époque et même si cela fait débat, ce n’est pas sa couleur de peau qui dérange. Mais toute la doctrine qu’il y a autour…
A ses côtés, même si le Prince Eric se démarque admirablement, King Triton, le père d’Ariel interprété par Javier Bardem, est une surprise inattendue. Mais la mention spéciale revient à l’affreuse Ursula, jouée par Melissa McCarthy ! Terrifiante, détestable, l’actrice se démarque admirablement dans un rôle de méchante, dans laquelle on a rarement eu l’habitude de la voir.
Anti-racisme et wokisme à outrance…
Avec bon nombre de qualités, Disney aurait pu faire de « La Petite Sirène », un film sensationnel, et probablement l’un des box-offices à succès de cet été. Or, en insistant sans aucune finesse sur l’anti-racisme et le wokisme à outrance, l’animation finit par mettre mal à l’aise.
Pour l’exemple le plus marquant, mettre une mère noire à un fils blanc donne cette impression que le cinéma américain impose progressivement des quotas de diversité à respecter. A ce stade, le divertissement n’en est plus un, mais devient une propagande raciale obsessionnelle et ridicule, qui finit par gâcher le plaisir du film.
Il y a même une pointe de moralité écologique qui remet en cause l’homme et la pollution des océans. Même si le sujet est bien amené, la bien-pensance politique est tellement anxiogène, qu’elle finit par nous noyer dans les abysses.
Un film inexploitable ?
Dernier détail préoccupant de « La Petite Sirène » qu’est l’aspect sombre du film. En effet, certaines scènes se déroulent la nuit, tandis que d’autres dans les profondeurs marines, et parfois les deux en même temps. Cela rend l’image ternes et obscurs.
Dans les salles de cinéma, cela ne se ressent pas car le contexte est approprié. Mais par la suite, le film sera-t-il exploitable sur les plateformes ou à la télévision ? Pas sûr…
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