5/5 !
Synopsis
Pierre, 33 ans, fleuriste à succès, voit sa vie basculer lorsque sa mère, Judith, fantasque et excessive, débarque dans sa vie après deux ans sans se voir. Pierre n’a qu’une idée, reprendre le cours normal de sa vie. Mais rien ne se passe comme prévu. Leurs retrouvailles, aussi inattendues qu’explosives, vont transformer Pierre et Judith à jamais.
Critique
Après 10 ans de travaux et de persévérance, ce qui ne devait être qu’un court-métrage est finalement devenu un grand film passionnel. Couronné par le Prix du Public lors du Festival d’Angoulême de 2023, » « La Vie de ma mère » raconte avec subtilité, l’histoire conflictuelle d’une relation mère-fils dominé par l’amour.
La bipolarité au sein de la sphère familiale
« La Vie de ma mère » aborde en premier lieu le sujet délicat de la bipolarité au sein de la sphère familiale.
Interprétée par Agnès Jaoui, l’actrice au César d’honneur 2024 incarne Judith, une femme dont les comportements sont constamment excessifs. Que ce soit les rires, les pleurs ou les sentiments, tout est toujours dans l’excès. Le film relate l’impact de ce comportement sur le quotidien de ses proches, notamment sur celui de son fils.
Devenir le parent de son parent
À travers le personnage de Pierre, le fils, « La Vie de ma mère » explore ce sentiment de culpabilité. Celui qui surgit lorsqu’un enfant se retrouve contraint de prendre des décisions difficile pour un de ses parents.
Pierre est tourmenté par le fait d’avoir dû placer sa mère à l’hôpital. Le film nous entraîne alors dans cette étape de vie complexe, lorsque l’enfant se voit devenir le parent de son propre parent.
« La Vie de ma mère » ouvre le débat en montrant que ce cas n’est pas isolé. En effet, nombreuses sont les familles malheureusement confrontées à ces défis du quotidien. Il souligne l’importance d’accepter l’aide et l’accompagnement de structures spécialisées lorsque cela est nécessaire.
Avec bonté et bienveillance
Ce qui rend ce film singulier d’autant plus exceptionnel, c’est la qualité du jeu de l’ensemble des acteurs. Chacun d’eux incarne son personnage avec une justesse remarquable, traversant les difficultés de la vie avec bonté et bienveillance.
Dès le début du film, nous découvrons William Lebghil, alias Pierre, en fleuriste indépendant. C’est un jeune trentenaire de la classe moyenne qui a un métier, qui bosse et se donne du mal.
À ses côtés, Alison Wheeler, dans le rôle de Lisa, incarne une amie qui évolue vers une relation ambiguë. Enfin, Ibou, interprété par Salif Cissé, est l’employé de la boutique de Pierre. Sa présence apporte légèreté et positivité, contrant la lourdeur du film.
Vibrer en chanson
Il est également important de noter que la bande musicale du film est assez sensationnelle. En plus de quelques passages musicaux très marquants, comme cette séquence dans la voiture sur « Eve, lève-toi » de Julie Pietri, il y a ce karaoké dans un bar en pleine soirée.
Certainement l’une des scènes les plus poignantes du film, la puissance du grand écran donne aux mots de cette chanson tout leur sens dans cette histoire de vie.
« La Vie de ma mère » rappelle fortement « Mommy » de Xavier Dolan, avec beaucoup de similitudes, mais dans un sens inversé. Ici, ce n’est pas la mère qui ne sait plus quoi faire de son enfant, mais le fils qui se retrouve désemparé face aux bouleversements de sa vie.
Film agréable, à la fois poignant et positif, « La Vie de ma mère » bénéficie d’une subtilité d’écriture remplie de belles attentions. Les larmes aux yeux et le sourire aux lèvres, ce film laisse dans notre esprit une leçon de vie universelle : Peu importe les difficultés rencontrées, la famille demeure toujours la famille.
[Bande-annonce – La Vie de ma mère]
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