4,5/5
Synopsis
Chloé, une jeune femme fragile, tombe amoureuse de son psychothérapeute, Paul. Quelques mois plus tard, ils s’installent ensemble, mais elle découvre que son amant lui a caché une partie de son identité.
Critique
Nommé dans six catégories à Cannes, « L’Amant Double » est une claque cinématographique qui mérite sa place. Tout en finesse, François Ozon ose défier le thriller à la complexité psychologique.
Premier élément marquant du métrage, l’atmosphère : Tantôt froid, tantôt épuré, le réalisateur laisse prioritairement la place à la complexité du thriller en lissant au maximum les constituantes de la mise en forme, à commencer par la casting.
Jérémy Renier, sexuellement hypnotique, partage l’affiche aux côtés de l’élégante Marine Vatch, la dominante du métrage. S’en suit seulement trois personnages secondaires.
C’est ensuite une purge du décor qui est entreprit. Le récit étant sur une réflexion profonde, François Ozon priorise les beaux parquets parisiens et les cabinets médicaux posant l’accent sur une volonté de confrontation entre ces grands espaces et un étouffement psychologique sans issue.
Chloé, personnage narratif du film, nous fait partager dès les premières minutes son intimité la plus profonde aux côtés de son psychothérapeute. Les désirs malsains de la jeune femme ne sont qu’un subconscient subtilement traduit qui va disparaître au gré de la relation naissante entre ces deux personnages. Mais cet état d’esprit refaisant surface, Chloé entraîne le spectateur dans un tourbillon de tensions passives mais oppressantes.
A l’image de « Neon Demon » ou de « Nocturnal Animals », ce thriller très esthétique s’inspire des plus grands drames hitchcockien. Entre glamour et érotisme, c’est au travers d’un duo, d’un trio ou d’un quatuor (chacun y tirera son interprétation) que la performance cinématographique nous pénètre.
« L’Amant Double » est un brillant jeu de manipulation vertigineux. En plus d’une tension sexuelle, la pression psychologique fait de l’oeuvre une chute aussi violente pour le personnage que pour le spectateur. Envoûtant, magique, bandant, François Ozon se renouvelle magistralement.
Bilan
L’Art de « L’Amant Double » est d’oublier qu’on le regarde. Bravo.
0 commentaires