
4/5
Synopsis
Ingénieur en aéronautique chez Ariane Group, Jim se consacre depuis des années à un projet secret : Construire sa propre fusée et accomplir le premier vol spatial habité en amateur. Mais pour réaliser son rêve, il doit apprendre à le partager…
Critique
Cinq ans de préparation pour ce deuxième long-métrage, c’est dans ce remake du « Grand Bleu » au cœur de la galaxie que Nicolas Giraud fait vibrer le grand écran. Acteur de son propre film, « L’Astronaute » est la concrétisation d’un rêve de cinéma, celui de nous faire partager une puissance émotionnelle parmi les étoiles.

Des moyens limités
Il faut savoir que le réalisateur a eu beaucoup de mal à convaincre et à collecter les financements nécessaires auprès des institutions. Malgré cette carence budgétaire, c’est en toute sobriété qu’il a intelligemment construit un grand film grâce à un travail minutieux et un casting de qualité autour de lui.
En voulant à tout prix construire ce fabuleux projet, quel que soit les moyens, la détermination de Nicolas Giraud correspond finalement en tout point à son personnage principal, Jim Desforges. Créatif solitaire, il se laisse guider par ses envies, et porter par ses rêves les plus fous.

La féérie en toute simplicité
Résultant d’une passion démesurée pour le cinéma, « L’Astronaute » est un film authentique, travaillé sans perspectives commerciales. Doté de la simplicité la plus pure qui soit, dépourvue d’esbroufe, le cinéaste cherche à cueillir la féérie dans un récit réaliste, ordinaire, presque banal même.
Une narration simple, pas de tirades, ni d’étalage verbal, il suffit d’écouter, de regarder et d’admirer les silences. C’est ainsi que le réalisateur et son équipe nous prouve qu’un métrage éblouissant n’est pas nécessairement dans l’ostentatoire.

Le jargon scientifique
Le scénario a la finesse d’inclure un jargon scientifique fluide, qui permet au spectateur lambda d’être embaqué dans l’aventure, sans être perdu. Que chacun se rassure donc, pas besoin de connaissances dans le domaine aérospatiale, les experts communiquent dans un langage accessible à tout public. Faisant appel à la culture populaire et aux rêves plutôt qu’à la technique, quelques termes servent toutefois de repères dans cette folle préparation, comme ce fameux combustible XB3.
Autre exemple, celui de l’appréhension du danger. Défenses civiles et internationales, calculs et pourcentages de mortalité, « L’Astronaute » reste profondément ancré à la réalité et évoque à plusieurs reprises les risques réels.
Le film s’offre le luxe d’avoir collaborer avec Ariane Group, leader européen des lanceurs spatiaux. En plus d’une mise en lumière, la société a spécialement ouvert ses portes pour le tournage. Véritablement l’un des viviers économiques les plus puissants du pays, ce fleuron français est un savoir-faire local et une fierté nationale qu’il est agréable de voir valoriser au cinéma.

La tête dans les étoiles
Jonction parfaite entre le rêve et la science, l’espace constitue probablement le plus bel environnement dans lequel tourner des films. En plus d’un attrait esthétique fascinant, la sensation de pesanteur sur grand écran offre une perte de repères déconcertante, qui frôle le fantastique, tout en étant bel et bien factuel.
« L’Astronaute » est une surprise inattendue, un vrai spectacle, à découvrir en salle et nulle part ailleurs. Croire en ses rêves, même lorsque personne ne nous suit, telle sera la moralité à retenir de cette version modernisée du Petit Prince. Film singulier, profondément terre-à-terre, c’est la tête dans les étoiles que finiront nos dernières émotions : Un parfait paradoxe, n’est-ce pas ?
[Bande-annonce – L’Astronaute]
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