3/5
Synopsis
Georges, la quarantaine, quitte du jour au lendemain sa femme et son travail pour s’offrir le blouson de ses rêves : Une veste en daim à franges. Le vendeur lui cède avec un caméscope numérique. Très fier du nouveau style que lui confère cet achat, Georges prend une chambre d’hôtel dans une station des Pyrénées. Il y fait la connaissance de Denise, serveuse cinéphile, et lui fait croire qu’il est réalisateur en repérage pour un tournage à venir. C’est là que l’homme développe une obsession pour son blouson…
Critique
Réputé pour avoir réalisé « Steak », il faut croire que Quentin Dupieux n’est toujours pas sorti du lit pour nous avoir pondu « Le Daim ». Telle une mauvaise blague ou un lendemain de soirée pas très glorieux, ce film atypique n’est autre qu’une fable d’épouvante qui surfe sur l’histoire d’un roi solitaire en manque de divertissement.
Coup de foudre et frénésie absolue
Georges est un personnage mystérieux dont personne ne connait grand chose. Chacun sait qu’il n’est pas du coin, qu’il a un caméscope et qu’il écoute du Joe Dassin. Venu chercher une veste en daim, il va s’emparer d’une frénésie absolue pour ce manteau, au point d’en compter les franges.
A travers cette matière issue d’un animal mort, il revit et trouve un sens à son quotidien. Alors, même si cela n’est qu’un vêtement, Georges se cache derrière quelque chose de macabre et s’enfonce dans une image de lui-même qu’il s’imagine, et qui ne reflète, évidemment, pas la réalité.
L’autoportrait d’un psychopathe
Ecrit comme l’autoportrait d’un psychopathe, « Le Daim » relate le glissement psychologique d’un personnage qui vrille dans son propre délire. Bien qu’il n’y ait pas de limite à l’absurde, le scénario navigue entre psychose et burlesque jusqu’à son apogée : Un massacre où l’homme bascule dans une folie extrême.
Jean Dujardin, ne donne malheureusement pas assez d’intensité et de noirceur à son personnage en quête de sens. Nombreux seront les fans de l’acteur qui se contenteront uniquement de sa présence, et il y a de quoi ! Car il impose malgré tout, sa pâte et parvient in extremis à sauver le film par une auto-dérision légendaire.
Humour ou démence ? Pas clair…
Là où précisément « Le Daim » ne parvient pas à convaincre, c’est bien sur l’aspect « épouvante » tant désiré sur le papier. Si la conjugaison de la dinguerie avec de la violence était tant souhaitée, il aurait fallu assumer le style jusqu’au bout, à l’image d’un Tarantino. Or, le fantasque nous perd par sa monotonie, et le métrage finit par devenir un cas d’école dans la catégorie des petits navets cultes du cinéma.
Lors de sa première projection à l’ouverture du Festival de Cannes 2019, nombreuses sont les critiques ayant déclarées le film comme étant « drôle, « trash » ou encore « atypique ». Ces déclarations successives se sont montrées difficile à identifier lors du visionnage car le ligne entre l’humour et la démence n’est franchement pas claire.
Comédie ratée ou thriller incompris, on retiendra tout de même que « Le Daim » possède SA phrase culte déjà inscrite dans l’esprit collectif : « C’est un style de malade ! » Puis qui sait… Peut-être qu’avec le temps, fera-t-il un jour parti de ces navets devenus cultes ?
« Le Daim », un film trop hors norme pour sauver sa peau ?
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