3,5/5
Synopsis
André Masson, commissaire-priseur dans la célèbre maison de ventes Scottie’s, reçoit un jour un courrier selon lequel une toile d’Egon Schiele aurait été découverte à Mulhouse chez un jeune ouvrier. Très sceptique, il se rend sur place et doit se rendre à l’évidence : le tableau est authentique, un chef-d’œuvre disparu depuis 1939, spolié par les nazis. André voit dans cet événement le sommet de sa carrière. Mais c’est aussi le début d’un combat qui pourrait la mettre en péril. Heureusement, il va être aidé par son ex-épouse et collègue Bertina, et par sa fantasque stagiaire Aurore…
Critique
Inspiré d’une histoire vraie, « La Tableau volé » raconte l’incroyable histoire d’un ouvrier alsacien. En rangeant sa cave, il retrouve par hasard un tableau d’Egon Schiele. Évalué à plusieurs milliers d’euros, ce chef-d’œuvre volé par les nazis pendant la Seconde Guerre Mondiale suscite toutes les convoitises. Le film, doux et romantique, aurait cependant mérité un angle plus hargneux et passionnel.
La rencontre de deux tranches de la société
« La Tableau volé » illustre la rencontre entre deux tranches de la société qui vont apprendre à se fréquenter dans un intérêt commun.
D’un côté, il y a le monde des commissaires-priseurs, excellemment représenté par Alex Lutz. Sa carrière étant un franc succès, c’est un riche Parisien qui a réussi. Il porte des costumes sur mesure et roule en voiture de luxe, incarnant un milieu élitiste affirmé.
De l’autre côté, on trouve les habitants de Mulhouse, qui ont retrouvé ce fameux tableau. Martin, jeune ouvrier, vit avec sa mère. Cette dernière, malheureusement, ne joue qu’un rôle secondaire très en retrait et quelque peu caricatural en tant que femme de la classe moyenne qui galère.
Ce qui est très intéressant, c’est qu’au départ, tous les personnages baignent dans leurs certitudes et leurs acquis. Chacun se conforte dans son milieu avec ses préjugés l’un sur l’autre, qu’ils soient sociaux ou professionnels. Finalement, ces rencontres vont remettre en question leurs idéaux et ouvrir l’art du possible…
Négociations, forces et hésitations
« Le Tableau volé » nous intègre dans les négociations autour de la vente imminente de ce chef d’œuvre retrouvé. Une telle somme d’argent suscite les passions, et les échanges oscillent entre force et hésitation avec la famille héritière du tableau.
Deux idéologies se dessinent alors. La première est cette vente, qui représente une transaction symbolique pour le commissaire-priseur Maître André et ses équipes.
En arrière-plan, une famille de classe populaire qui se montre très méfiante face à cette chance incroyable. Autant d’argent d’un coup leur paraît incompréhensible et malsain, ce qui les pousse à vouloir se préserver en tout humilité.
Des histoires annexes sans intérêt
« La Tableau volé » tente une immersion superficielle dans le milieu de la vente aux enchères. Tel un documentaire, le film s’incruste dans les expositions de l’Hôtel Drouot. On assiste à quelques ventes et on découvre à quoi ressemblent les salles de vente et l’ambiance galvanisante de la montée des prix.
Mais en dehors de quelques scènes minimes, le film se contente d’intégrer des histoires de cœur et des conflits familiaux sans intérêt. On assiste à un début d’histoire d’amour entre deux femmes et à une relation père-fille compliquée avec Aurore, la stagiaire. Elle ment un jour, puis dit la vérité le lendemain, sans que l’on comprenne vraiment pourquoi.
Il aurait été tellement plus intéressant que Pascal Bonitzer approfondisse de manière exhaustive le métier de commissaire-priseur. Nous aurions aimé par exemple voir ce tableau passer par l’expertise, la préparation et l’organisation de cette mise aux enchères unique.
[Bande-annonce – Le Tableau volé]
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