2/5
Synopsis
Veuf depuis une vingtaine, Ismaël est un cinéaste chamboulé. Alors qu’il refait sa vie aux côtés de Sylvia, sa femme disparu depuis 21 ans réapparaît la veille du tournage de son nouveau film…
Critique
Difficile à croire qu’Arnaud Desplechin, à l’origine d’ « Un Conte de Noël » et de « Trois souvenirs de ma jeunesse », ai pu ouvrir le Festival de Cannes 2017 avec un délayage aussi bazardeux que « Les Fantômes d’Ismaël ». Critique d’une déception.
Dans une volonté purement esthétique et littéraire, le réalisateur confectionne un magnifique démarrage avec des dialogues et des échanges effrontés. Premièrement intéressant, la constituante perd peu à peu de son essentiel lorsque Carlotta Bloom, interprétée par Marion Cotillard, revient dans le vie son ex-compagnon.
Alors que ce retour suscite le plus grand intérêt, le récit laisse croire, le temps des premiers émois, à une exploration des conséquences psychologiques sur l’entourage de la défunte… Que nenni, les échanges entre le veuf, sa nouvelle compagne et l’ex-femme disparue s’effritent dans un brouillon désordonné où l’histoire perd un fil conducteur qui tend à disparaître.
Outre une harmonisation des faits médiocre, là où le métrage déçoit le plus est sur l’empathie et le partage des émotions. Conséquence directe d’une absence de construction de contenu, le spectateur peine à se sentir troublé, touché, perturbé et subit des changements obsolètes sans aucunes transitions éventuelles. D’un scène d’action, le film passe dans la seconde à de l’émotion et s’essaie même la comédie sur le final, tentative éminemment ratée.
Dans une oeuvre où le détail devrait être de mise, Desplechin n’a pas été minutieux. Plus que de la déception, c’est une colère que s’exprime sur une idée de départ mauvaisement cadrée pour être en plus, décousu ensuite.
Bilan
Victor Hugo a écrit « L’avenir est un fantôme aux mains vides qui promet tout et qui n’a rien. » Cette citation résume parfaitement la synthèse.
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