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Synopsis
Après dix jours de compétition, les Jeux sont un fiasco pour la délégation française. Elle ne parvient pas à gagner de médaille d’or. Tous les espoirs de titre reposent désormais sur Paul. Il est champion du monde de tir mais reste athlète immature et pas très malin. Alors que la compétition approche, il est contraint de partager sa chambre avec un nageur peu préoccupé par sa discipline.
Critique
« L’Esprit Coubertin » est une petite comédie qui s’empare du sujet des Jeux Olympiques pour en rire. Le réalisateur Jérémie Sein en fait une satire à prendre au 100ème degré, ironisant sur la manière dont ces râleurs de Français appréhendent les Jeux.
Bien que la bande-annonce ait pu sembler prometteuse, cet « American Pie » à la française est plus régressif et absurde que réellement divertissant.
La belle surprise du casting !
L’argument premier qui attire notre attention vers « L’Esprit Coubertin », c’est le casting ! En premier rôle, Benjamin Voisin est véritablement méconnaissable. Grimé en champion de tir coincé, il va découvrir les déboires de la fête et de la sexualité pendant cet événement international.
À ses côtés, bien qu’on ne soit pas habitué à la retrouver dans des comédies, se trouve sa coach Sonia, jouée par Emmanuelle Bercot. L’ensemble est complété par des références notables en matière d’humour comme Laura Felpin et Grégoire Ludig du Palmashow.
Malheureusement, une fois la belle surprise du casting révélée, le reste peine à convaincre…
Caricatures à l’excès…
Il faut savoir que les personnages sont parodiés à outrance. C’est propre aux caractéristiques des films sitcoms, avec des clichés typiques comme le faillot, le puceau ou le gros con.
Ces excès de caricature sont clairement intentionnels dans le scénario, mais ils en deviennent gênants à force d’être accentués. Dès le départ, le fait de présenter des athlètes plus incompétents les uns que les autres peut être drôle, mais les débriefings des journalistes deviennent rapidement lourds.
On pense aussi à cette scène où une ministre et ses équipes viennent rencontrer des sportifs en compétition. Une scène des plus gênantes tant l’absurdité atteint des sommets. Même si « L’Esprit Coubertin » reste sympathique, ces moments provoquent plutôt le malaise que l’exaltation de rire.
La sexualité pendant les JO
En abordant frontalement la sexualité dans les Jeux Olympiques, « L’Esprit Coubertin » s’inspire effectivement de faits réels et d’anecdotes authentiques.
Par exemple, dans le film, les sportifs reçoivent 48 préservatifs à leur arrivée, comme ce fut le cas lors des JO de Pékin en 2008. Ou encore à Londres en 2012, lorsque l’application de rencontre gay « Grindr » a planté en raison d’un trop grand nombre de connexions.
Dans « L’Esprit Coubertin », le film tombe dans les pièges faciles d’une comédie française qui ne sait pas où elle va. Typiquement, le sexe et la violence deviennent des sujets primaires dans ce qui se voulait être qu’une parodie des JO à venir. Ainsi, Paul est présenté comme un adolescent découvrant les plaisirs de la chair dans une médiocrité assez pesante. Risible…
L’incrédibilité des décors
Pour renforcer sa prétention satirique, « L’Esprit Coubertin » aurait pu accorder davantage d’importance à la crédibilité des décors. On pense notamment au village olympique du film, qui, faute de budget, ressemble davantage à un hall d’hôtel déguisé qu’à un lieu de vie pour les sportifs.
De plus, certains sites de compétition présentés manquent cruellement de stature sportive. La piscine olympique, apparue à la fin, ressemble à s’y méprendre, à la piscine municipale d’une petite commune. Le spectateur ne peut que constater l’incohérence, et pire encore, il perçoit clairement la précipitation avec laquelle le tournage a été effectué.
[Bande-annonce – L’Esprit Coubertin]
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