3,5/5
Synopsis
Revivez heure par heure l’invraisemblable réalité des évènements du 15 Avril 2019 lorsque la cathédrale subissait le plus important sinistre de son histoire. Et comment des femmes et des hommes vont mettre leurs vies en péril dans un sauvetage rocambolesque et héroïque.
Critique
Réalisateur devenu intemporel, Jean-Jacques Annaud s’est souvent heurté aux critiques. Dans le contexte de défiance populaire actuel, « Notre-Dame Brûle » était un nouveau pari enflammé ! Plutôt réussi par sa neutralité sur le fond, ce sera en revanche sur la forme que le film failli avec des effets admirables dans leur conception, mais obsolète dans leur mise en scène.
Une approche de qualité
De prime abord, la crainte majeure qui peut faire basculer le film dès le début dans une caricature politique repose sur l’origine de l’incendie. N’ayant jamais été révélée ou du moins certifiée, le réalisateur évite ce parti pris et utilise même cette incertitude pour évoquer les hypothèses plausibles sans imposer une quelconque interprétation : La cigarette d’un ouvrier sur l’échafaudage, le court-circuit d’un des compteurs ou l’éventualité d’un acte terroriste islamique. Habile et réussi.
Il est vrai que le film n’a pas l’air d’avoir bénéficié d’un très grand budget… Les décors sont fait de bric et de broc, parfois en carton pâte. Or, quoi qu’on en dise, il y a une préparation volumineuse à l’ancienne dans une conception réelle des décors. Tout est sur-mesure ! Minutieux, admirable certes, mais c’est à grand regret que le métrage « Notre-Dame Brûle » se consumera avec le temps et vieillira bien plus vite que notre monument…
La mémoire collective
Au-delà du triste incendie, « Notre-Dame Brûle » explore un contexte spatio-temporel terrible qui n’est autre que l’évolution de la ville de Paris sur cette dernière décennie. Désormais conjugués dans l’histoire de la catastrophe, les kilomètres de travaux, les bouchons interminables et la circulation perturbante des deux roues sont inscrits comme de véritables difficultés citadines qui auront empêchées nos héros pompiers d’arriver à temps pour atténuer les dégâts.
En reprenant un évènement aussi récent, « Notre-Dâme Brûle » raisonne comme le documentaire Netflix « Fluctuat Nec Mergitur » sur les attentats du 13 Novembre. Déjà parce que la brûlure est à peine cicatrisée et que la cathédrale est encore en chantier. Puis que cette chronique documentaire est une découverte pour la majorité du grand public.
Une succession d’évènements
Nous découvrons le déroulé assez surprenant de la messe interrompue plusieurs fois par l’alarme générale, l’absence d’inquiétude de la part des services de sécurités habitué à un dispositif accrue qui s’enclenche pour un rien… Des failles semblables à un mauvais remake de « Pierre et le Loup » qui ne met pas en cause les acteurs mais les actions.
Après un tel drame, difficile d’envisager un Happy End… Et pourtant, Jean-Jacques Annaud parvient à extraire les anges des flammes… Par le sauvetage de la Sainte-Couronne, des pièces historiques parsemés dans l’édifice, ou encore par l’intervention in extremis auprès des clochers, le récit se détache de l’esprit documentaire initial et perçoit une lueur d’optimisme.
Face aux difficultés de l’incendie confrontées à la fonte du plomb et de l’envol des cendres, « Notre-Dame Brûle » conclut sur une note héroïque qui rend hommage à tous les hommes et toutes les femmes qui, présents sur le terrain ce jour et quelque soit leur fonction, ont contribués à limiter les dégâts de la plus grand catastrophe patrimoniale de l’histoire.
[Bande-annonce – Notre-Dame Brûle]
0 commentaires