3/5
Synopsis
Sandrine Leroy annonce à son mari Christophe qu’elle veut divorcer. Leurs enfants ont bientôt l’âge de quitter la maison. Dans une opération de la dernière chance aussi audacieuse qu’invraisemblable, Christophe organise un week-end pour sauver son mariage. Un voyage passant par les endroits clés de l’histoire de leur famille.
Critique
Récompensé lors du dernier Festival de l’Alpe d’Huez, « Nous, les Leroy » est un film frais et dynamique qui explore avec sensibilité les failles d’un mariage en pleine fracture. Touchant tout en étant drôle, le film est imprégné d’un humour savoureux, bien que parfois grossier.
Le déchirement du noyau parental
« Nous, les Leroy » parle de la famille avec une justesse remarquable. Le film dissèque les relations d’un foyer en proie au déchirement du noyau parental. Les enfants, en plein tumulte de l’adolescence, font face à des défis propres à leur âge et se retrouvent rapidement livrés à eux-mêmes.
Le réalisateur aborde frontalement le thème de la séparation, exposant sans détour les tourments, le mal-être et l’essoufflement amoureux. L’introduction du film est par ailleurs particulièrement réussie. Elle offre un recul sur l’évolution de la vie de couple, sur les années passées ensemble et sur les transitions qui surviennent, notamment avec cette séparation imminente.
Des personnages attachants
Alors qu’on pourrait s’attendre à une comédie conformiste remplie de bons sentiments, « Nous, les Leroy » surprend par son équilibre subtil. En effet, l’histoire est portée avec une telle douceur que le sujet en devient passionnel.
La maladresse des personnages les rends irrésistiblement attachants. Le mari Christophe, incarné par José Garcia, déborde d’énergie. Il pense à mille idées à la fois, il tente tout ce qu’il peut, même s’il échoue souvent dans ses tentatives.
À ses côtés, Sandrine, interprétée par Charlotte Gainsbourg, est une future ex-femme empreinte de sensibilité. Elle est souvent submergée par ses émotions et elle frôle le burn-out.
Une comédie loufoque et dynamique
Attendrissant, émouvant, « Nous, les Leroy » est avant tout une comédie ! De ce fait, le film bénéficie de scènes hilarantes, soutenues par une galerie de seconds rôles qui font mouche.
Les péripéties, parfois loufoques, sont inspirées des grandes comédies de la décennie, rappelant l’esprit de « Baby-sitting ». Le défilé d’acteurs, parmi lesquels Jérôme Niel et Sébastien Chassagne apparaissent, insuffle un vif dynamisme au film.
Un humour grossier malvenu
Cependant, « Nous, les Leroy » pâtit par moments d’un humour grossier qui semble parfois déconnecté et déplacé. Bien sûr, certaines scènes, comme celle dans le bus où le père tente maladroitement de créer un lien avec son fils en pleine érection, sont hilarantes et bien exécutées.
Mais, à titre d’exemple, le personnage de Claude, incarné par Lyes Salem, apporte un humour pipi-caca malvenu. En tant que meilleur ami de Christophe, ce quarantenaire divorcé, rustre et négligé, semble mal s’intégrer au récit.
Un thème autour du divorce, abordé dans le prisme d’une comédie, aurait nécessité davantage de finesse à certains égards. C’est regrettable car le film oscille entre une histoire presque parfaite, une sensibilité palpable et des blagues ridicules et vulgaires qui semblent hors de propos.
[Bande-annonce – Nous, les Leroy]
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