« Numéro Une » de Tonie Marshall

3,5/5


Synopsis

Emmanuelle Blachey est une ingénieure brillante et volontaire, qui a gravi les échelons de son entreprise, le géant français de l’énergie, jusqu’au comité exécutif. Un jour, un réseau de femmes d’influence lui propose de l’aider à prendre la tête d’une entreprise du CAC 40. La conquête s’annonçait exaltante, mais c’est d’une guerre qu’il s’agit.

Critique

Féministe affirmée, Tonie Marshall réaffirme ses convictions au cœur d’un « House of Cards » à la française dans « Numéro Une ».

Les références américaines ne manquent pas en matière de films ou de séries politiques : « Scandal », « House of Cards », « Truth », « Le Procès du Siècle » ou l’exceptionnel « Miss Sloane ». Après la tentative cuisante de « Tout de suite, Maintenant », Tonie Marshall fait preuve d’audace et propose ce nouveau métrage issu d’un genre bien trop rare dans le paysage du cinéma français.

Le casting, étant des plus hétéroclites, trouve en concordance remarquable entre les acteurs. Sans trop se détacher du rôle qu’elle tenait dans son dernier film « Moka », Emmanuelle Devos joue une femme d’affaire terriblement ambitieuse. L’arrivée ensuite, de Suzanne Clément ouvre le bal des surprises dont l’enchaînement va se poursuivre avec Richard Berry, Anne Azoulay ou encore Benjamin Biolay pour les plus connus.

A noter que la bande-son est d’une finesse surprenante. Deux pauses musicales dans le film s’accompagnent d’allégories visuelles extraites du récit laissant apparaître des indices pour les plus méticuleux d’entre nous.

Face aux séries américaines qui condensent leur suspens sur 40 minutes, le scénario prend cette fois-ci agréablement son temps. Les péripéties installent une pression psychologique entre les personnages. Chantage, tentative de meurtre et autres coups bas, le rythme permet d’embarquer le spectateur avec parcimonie.

En revanche, là où « Numéro Une » ne parvient pas à convaincre est sur l’aspect féministe. A trop vouloir jouer sur cette corde, l’étouffement traduit un déchirement où le spectateur, censé savourer, finit par subir… Outre ce prétexte peu indispensable, certains éléments s’avèrent caricaturés comme le passé du personnage central, composé entre une instabilité parentale et une enfance compliqué… A croire qu’il faut être écorché vif pour pardonner nos réussites…

Bilan
« Numéro Une », un titre prétentieux qui ne parvient pas à être éponyme…

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