3/5
Synopsis
Découvrez comment notre monde est devenu silencieux.
Critique
Alors que les deux premiers volets relataient les aventures de la famille Abbott, ce troisième opus aurait pu suivre l’histoire des précédents. Cependant, « Sans Un Bruit : Jour 1 » tente de renouveler la saga en proposant un préquel intéressant, même si bien moins sensationnel que ses prédécesseurs.
Une émotion trop marquée
Dans une ambiance post-apocalyptique, « Sans Un Bruit » nous a habitué à des personnages touchants. « Sans Un Bruit : Jour 1 » tente de rejouer cette partition émotionnelle, notamment avec le personnage de Sammy, interprétée par Lupita Nyong’o. Atteinte d’un cancer en phase terminale, elle se contente de choses simples.
Or, cette approche douce et sensible casse la dynamique catastrophique du film. Étant donné que l’action se déroule dans une mégalopole, le récit nécessiterait plus d’être dans une urgence constante et une vigilance permanente.
Le survivalisme de côté
Dans les deux premiers volets, l’enjeu essentiel de la saga était clairement le son. Le scénario jouait sur le moindre bruit avec une tension extrême. Chaque détail, chaque mouvement était minutieusement étudié. Il y avait aussi un angle plus abstrait quant à une ode à la vie et à la transmission, notamment avec l’esprit de famille et la naissance d’un bébé.
Dans « Sans Un Bruit : Jour 1 », la philosophie change complètement et nous propose une aventure de survie. Les personnages découvrent alors le mal qui s’abat sur eux.
Pourtant, le réalisateur a énormément de mal à approfondir cet esprit survivaliste. À tel point qu’il ne prend même pas la peine de montrer comment les personnages comprennent qu’ils doivent rester silencieux. Il n’y a pas de moment faille qui leur enseigne ce point essentiel. Ce détail, bien que mineur, donne l’impression que le film néglige sa promesse de découverte pour davantage se concentrer sur du spectacle…
Un enchainement instable
« Sans Un Bruit : Jour 1 » vacille entre des scènes d’action impressionnantes et d’autres, moins marquantes. Par exemple, la scène de fuite dans le métro est non seulement incohérente, mais elle sent le déjà-vu. On pense à « 28 Jours plus tard », « Godzilla », et surtout au premier « Cloverfield », dont la mise en scène est quasi identique.
À l’inverse, la séquence d’attaque dans les immeubles de verre, où la verrière s’effondre, est exceptionnelle ! Le film montre alors son instabilité, alternant entre des moments incroyables, dignes du grand cinéma, et un ensemble noyé dans un magma d’éléments déjà vus.
Malgré ses défauts, « Sans Un Bruit : Jour 1 » bénéficie toutefois d’une séquence magistrale : Celle où la population se dirige vers les bateaux pour fuir. Le film revient à ses fondamentaux en jouant sur les détails sonores. Chaque bruit accentue l’autre, créant une montée en tension effroyable. Pas de sursaut, simplement la patte « Sans Un Bruit » qui refait timidement surface dans une certaine panique, et ça, on adore !
Pris indépendamment, « Sans Un Bruit : Jour 1 » n’est pas un mauvais film. Mais lorsqu’on l’inclut dans la trilogie, c’est clairement le moins bon à ce jour…
Cette nouvelle série de films, l’une des plus ambitieuses en matière d’épouvante ces dix dernières années, voit son dernier opus presque comme une erreur de parcours. A coups d’incohérences, « Sans Un Bruit : Jour 1 » apporte à la saga des défauts qu’elle n’avait pas jusqu’alors.
Bouchez-vous les oreilles, mais fermez aussi les yeux…
[Bande-annonce – Sans Un Bruit : Jour 1]
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