3,5/5
Synopsis
Après avoir frappé à trois reprises à Woodsboro, après avoir terrorisé le campus de Windsor et les studios d’Hollywood, Ghostface a décidé de sévir dans Big Apple, mais dans une ville aussi grande que New-York personne ne vous entendra crier…
Critique
Alors que le très discret « Scream V » avait largement convaincu les déçus du 3ème et 4ème opus, c’est à peine un an après que sort ce nouveau numéro. Plus fort, plus violent, plus gore, en se classant comme le meilleur film depuis ses aïeuls des années 90, « Scream VI » offre une nouvelle jeunesse à cette saga qui n’en finit plus de se renouveler.
Un spectacle désinhibé
Cette fois-ci, les règles changent. Les codes de l’intrigue surprennent, l’action n’est plus la même et ce, dès la scène d’ouverture par une exécution en pleine rue. Désormais, les attaques sont décomplexées et se déroulent au grand jour, dans des lieux publics. Entre deux immeubles ou dans une épicerie de quartier, la scène la plus traumatisante restera probablement celle du métro.
De ce spectacle désinhibé à outrance, c’est surtout une vision satirique du monde moderne qui est exposée. L’indifférence de l’autre, la peur d’intervenir, peut-être y-a-t ‘il dans ce film, un effet miroir qui reflète une insécurité croissante qui a gangrénée notre société. Surprenant oui car « Scream » s’intellectualise.
Un renouveau générationnel
Que les fans se rassurent, la transition des anciens numéros vers ce nouveau film se fait grâce à de superbes connexions. A commencer par cette réflexion de la part de Gale, notre journaliste préférée, qui justifie l’absence regrettée de Neve Campbell au casting. Ensuite, pour ceux qui auraient la mémoire courte, au cours de l’enquête autour de ce nouveau tueur, il y a un intelligent rappel de l’ensemble des assassins précédents avec leurs photos, leurs noms et leurs motivations.
Même si de la vieille garde, seule Courteney Cox tient encore le coup, la série traverse les générations et il y un remplacement progressif du casting. Hayden Panettiere, survivante devenue agent du FBI, revient en grandes pompes aux côtés des sœurs Carpenter, alias Jenna Ortega et Melissa Barrera, nouvelles ambassadrices incontournables de l’horreur américain.
(Presque) parfait…
Or, « Scream VI » s’affranchit de quelques imperfections décevantes, à commencer par la mort des personnages. En effet, à titre comparatif, même si les précédents numéros n’étaient pas aussi violents, ni aussi sanglants, les homicides choquaient car elles éliminaient des personnages clés, parfois par surprise.
Dans le cas présent, les attaques sont vibrantes, le cœur palpite, mais pratiquement aucun des protagonistes n’est éjecté, si ce n’est que quelques figurants. Certains d’entres eux se font éventrer à tour de bras, et malgré une violence inouïe, nombreux sont les étonnants survivants.
Malheureusement, ce n’est pas tout… Que dire du final ? C’est probablement la limite ultime du concept. Des meurtres surprenants, des personnages clés, un renouvellement qui effleure la perfection et… Une conclusion semblable à un livide copier-coller. Quel gâchis, quelle colère ! Le film porte ses promesses, tient en haleine le spectateur de bout en bout, et le dénouement n’est autre que la mise en scène d’un déjà-vu, revu et encore revu qui a nécessairement besoin de se réinventer. Dommage…
Innovant, pointu, en laissant prendre place une nouvelle genèse, « Scream VI » est sans nul doute LE film qui acte le renouveau affirmé de la saga. Et ça fait du bien ! Mais, est-ce que les suites à venir auront l’audace d’aller jusqu’à décimer leur casting au profit d’une fin inattendue ?! Affaire à suivre…
[Bande-annonce – Scream VI]
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