
5/5 !
Synopsis
Dans la tourmente de la Première Guerre Mondiale, Schofield et Blake se voient assigner une missions à proprement parler impossible. Porteurs d’un message qui pourrait empêcher une attaque dévastatrice et la mort de centaines de soldats, dont le frère de Blake, ils se lancent dans une véritable course contre la montre, derrière les lignes ennemies.
[Bande-annonce – 1917]
Critique
Un créneau s’est développé en matière de films historiques qui consiste non plus à faire du romantisme avec du grand spectacle, mais plutôt de la psychologie de guerre. « Dunkerque » ou « Les Heures Sombres », pour ne citer que quelques exemples, appréhendent le ressenti des protagonistes d’antan, intégrant le spectateur au cœur d’une narration. Bien qu’ils n’aient pas toujours été réussis, « 1917 » s’est imposé comme LE meilleur film du genre jamais réalisé.

Un seul et unique plan séquence
Aboutie comme rarement, « 1917 » se déroule sur un unique plan séquence étendu sur toute la durée du métrage. Au début, cette technique peut déconcerter, mais elle nous plonge dans l’action du début à la fin et ce, sans aucune coupure.
Pas d’arrêt, pas de pause, l’aventure dans la traversée des tranchées ennemies se vit en temps réel. Dans un environnement impitoyable, le récit suscite une paranoïa palpable. Incroyable !

Dans l’esprit du soldat
Désigné comme messager, de nombreuses vies dépendent de la mission de Schofield. Dans l’urgence, cette excursion montre quelles pouvaient être les difficultés de communication d’un lieu à un autre.
Risquer sa vie, endurer l’enfer, affronter la peur et mettre de côté sa souffrance : Chez les combattants, il existe un engagement envers le combat qui va au-delà de la norme. Pour Schofield, la nécessité d’accomplir cette mission dépasse sa propre vie. Elle relève de priorités qui le transcendent, au point qu’il ne sait même plus vraiment pourquoi il se bat.

La guerre selon les époques
Face aux images, notre vision actuelle entre directement en confrontation avec la mentalité de l’époque en temps de guerre. De nos jours, nous avons tendance à voir la guerre comme une situation diplomatique entre deux pays, entre deux drapeaux, mais pas nécessairement entre individus au cas par cas.
Cependant, il devient rapidement évident, aux dépens de l’un des deux protagonistes initiaux, que la simple citoyenneté se transforme en une prise de position adverse. Être britannique ou français, parler la langue et porter l’uniforme devient en effet un affront direct envers le camp ennemi.

Des paysages meurtris
De paysage en paysage, « 1917 » traverse de nombreux horizons. Une manière intelligente de montrer que la Première Guerre mondiale ne se résume pas qu’aux tranchées. Bien sûr, ces boyaux creusés dans la terre marquent l’ouverture et la conclusion du film en tant que symboles mémoriels de cette période.
Cependant, un travail important permet de rappeler ce que furent l’Alsace-Lorraine, la Picardie et le Chemin des Dames. Ainsi, la découverte progressive de fermes abandonnées, de villages détruits et de châteaux pillés rappelle à juste titre le patrimoine perdu à l’échelle de ces événements.

De la technique de tournage à un jeu d’acteur bluffant, jusqu’à une contextualisation plus vraie que nature, « 1917 » se révèle être un chef-d’œuvre dont la qualité a rarement été égalé. À une époque où certains continuent de débattre de la nécessité de célébrer ou non l’armistice, Sam Mendes s’acquitte d’un devoir de mémoire collectif. Les nominations aux Oscars étaient amplement méritées. Bravo !
« 1917 » est une explosion de poudre qui rend hommage à nos plus belles étoiles de guerre.
[1917 – Extrait « L’ordre de mission]
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