5/5 !
Synopsis
Une course effrénée à travers une Amérique fracturée qui, dans un futur proche, est plus que jamais sur le fil du rasoir.
[Bande-annonce – Civil War]
Critique
« Civil War » nous plonge tête la première au cœur d’une guerre civile qui embrase les États-Unis. Le Président en exercice bombarde ses propres citoyens et s’en prend violemment aux journalistes. Dans ce climat de chaos, le Texas et la Californie forment une coalition militaire.
Cette figure présidentielle, que l’on suppose comme une référence à Donald Trump, est retranché à la Maison Blanche. C’est là qu’une équipe de reporters de guerre décide de se rendre pour se confronter au chef d’état.
Un contexte politique flou
Au cœur de « Civil War », les origines de la guerre demeurent floues. Sans trop d’explications, le spectateur est brutalement plongé sur le sol américain, désorienté et perplexe. Ce choix narratif, qui fait débat, se révèle pourtant bénéfique, car il évite au film de s’enliser dans des explications géopolitiques fastidieuses qui n’ont pas lieu d’être.
Conformément à la nature de toute guerre, il n’y a ni méchant, ni gentil, juste deux camps aux positions fermement ancrées. Le métrage navigue donc habilement dans cette nuance, refusant de prendre parti.
Un regard captivant sur le journalisme de guerre
En plus d’être une fiction anticipative réussie, « Civil War » porte un regard captivant sur le métier de journaliste, notamment celui de reporter de guerre.
Pour cela, deux figures se distinguent, à commencer par Lee Smith, incarnée par Kirsten Dunst. En fin de carrière, elle accompagne Jessie, encore novice dans le métier, qui va découvrir avec fracas les horreurs de la guerre. Jouée par Cailee Spaeny, Jessie représente probablement la plus grande révélation de l’année 2024. À seulement 25 ans, cette comédienne s’est déjà affirmée dans des rôles majeurs, notamment dans le récent « Priscilla ».
Son portrait peut sembler idéalisé, presque romantique, notamment lorsqu’elle développe ses photos avec tout le matériel argentique. Cet angle caricatural apporte un charme et une douceur à ce film au ton féroce.
Quoi qu’il en soit, « Civil War » ose placer le métier de journaliste au cœur de son récit. Le film rappelle avec force que dans une démocratie, l’information demeure un vecteur essentiel. Les Américains en ont d’autant plus besoin, surtout en cette période de défiance à l’approche des élections de 2024.
Des scènes de combat spectaculaires
« Civil War » déploie une dimension de guerre très réussie, avec des scènes de combat spectaculaires. Leur impact est d’autant plus saisissant qu’elles résonnent avec une authenticité troublante. Certaines séquences sont dérangeantes, d’autres répugnantes, et quelques-unes inspirent véritablement la peur.
Contrairement à un simple blockbuster visant à amuser, « Civil War » se positionne à mi-chemin entre le divertissement et le film d’auteur engagé. Son ambition est de nous interpeller. Le film surfe habilement sur ce réalisme saisissant pour nous secouer.
La scène finale est particulièrement remarquable. Au cœur d’un coup d’État historique, nous sommes témoins d’un Washington à feux et à sang, à quelques pas de la Maison Blanche, dans des affrontements titanesques dignes du grand cinéma.
À l’instar de « Oppenheimer » ou de « Babylon », « Civil War » est un film marquant qui symbolisera sans nul doute cette décennie dans l’histoire du cinéma.
Parmi les presque deux heures de film, il y a cette scène effroyable où l’équipe de journalistes est prise pour cible par un patriote armé. L’acteur sensationnel Jesse Plemons, alors mari de Kirsten Dunst dans la vraie vie, nous offre un instant des plus terrifiants d’une dizaine de minutes.
Cette tension extrême est remarquable et constitue sans nul doute, l’un des moments filmographiques les plus mémorables de ces dernières années.
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