5/5 !
Synopsis
Un homme condamné trop jeune par la maladie. La souffrance d’une mère face à l’inacceptable. Le dévouement d’un médecin dans son propre rôle et d’une infirmière pour les accompagner sur l’impossible chemin. Une année, quatre saisons pour « danser » avec la maladie, l’apprivoiser, et comprendre ce que ça signifie : Mourir de son vivant.
Critique
Réalisatrice engagée, Emmanuelle Bercot manifeste dans ses oeuvres un attachement profond au secteur socio médical. Surfant constamment sur le docu-fiction, c’est dans une nouvelle histoire contemporaine, poignante et ultraréaliste qu’elle nous présente « De son vivant ».
Gabriel Sada, un véritable médecin
Entourée de Catherine Deneuve et Benoît Magimel, ses acteurs habituels, Emmanuelle Bercot accentue la crudité du métrage dans le choix de l’incarnation du Docteur Eddé.
Interprété par Gabriel Sara, ce docteur n’est pas un acteur, mais un véritable médecin de profession. Ce dernier se démarque dès ses premières phrases par un tact et un langage médical pointilleux. Cette décision de casting apporte une plus-value documentaire au film.
Le théâtre à l’état brut
Benjamin vient d’apprendre qu’il est atteint d’une maladie incurable. Non marié, sans enfant à charge, son échappatoire est le théâtre, dont il est un professeur passionné. Il prépare des jeunes au Conservatoire. Bien qu’au début perturbant, l’art est inclus de manière brute dans le film.
Sans artifice, ni musique, nous assistons à des sessions d’entraînement théâtrales comme si elles étaient réelles ou documentées. Les jeunes sont coachés et prennent possession de leur rôle face caméra. Le contrôle de soi, le lâcher-prise, la pudeur et l’expression de nos sentiments : cet angle artistique vise à appuyer les puissantes émotions du récit.
La souffrance et l’attente de la fin
Le déni, la colère, l’acceptation… « De son vivant » aborde avec pudeur la psychologie des personnes impactées par la fin de vie. Il y a bien évidemment la maman, interprétée par Catherine Deneuve, dans la souffrance indescriptible de vivre l’attente de la fin… L’infirmière, confrontée à la difficulté croissante d’accompagner les malades. Puis l’entourage, comprenant le reste de la famille, le personnel médical, ainsi que les élèves de Benjamin.
Le film ose et explore en profondeur jusqu’aux pires douleurs intérieures, celles des interrogations possibles avant la mort. Ces angoisses qu’on pense mais qu’on ne veut qu’à peine de s’avouer : Que va-t-il rester de moi ? À qui vais-je manquer ? Quelles traces vais-je laisser après ma mort ? Prenant, poignant, déchirant, « De son vivant » sème de l’émotion pure sur le terrible chemin de la mort.
Au bilan de sa vie
Au-delà de cette épreuve, « De son vivant » est aussi un titre évocateur à la mémoire d’un homme. Quelqu’un qui, au bilan de sa vie, fait le point sur ses erreurs, ses regrets et ses dernières volontés.
C’est là qu’intervient un fils caché dont l’ex-compagne entretient une rancœur de très longue date envers la maman. Mais ces querelles sont vite balayées car finalement, peu importe, seul l’honneur et le respect du deuil comptent.
« De son vivant » est une claque émotionnelle : Se préparer à dire au revoir n’est jamais simple alors pourquoi ne pas profiter du temps présent jusqu’au dernier moment ?
[Bande-annonce – De son vivant]
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