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Synopsis

Milieu du XVIIème siècle, la marquise de Sévigné veut faire de sa fille une femme brillante et indépendante. Mais plus elle tente d’avoir une emprise sur le destin de la jeune femme, plus celle-ci se rebelle. Mère et fille expérimentent alors les tourments d’une relation dévastatrice. De ce ravage, va naître une œuvre majeure de la littérature française.

Critique

« Madame de Sévigné » est un biopic qui offre en image l’incroyable langage de la Marquise de Sévigné, devenue célèbre grâce à ses lettres de correspondance avec sa fille. Malheureusement, malgré ses promesses, ce film peine à avancer, nous entraînant vers les abysses d’une profonde léthargie.

La Marquise de Sévigné, une femme indépendante

« Madame de Sévigné » est d’une modernité saisissante, puisqu’il fait écho à la situation d’une femme du XVIIème siècle qui revendique son indépendance. Vive d’esprit, elle a par le passé, déployer des efforts considérables pour dissiper les dettes de son mari. Belle, riche, et désormais veuve, il est hors de question pour elle de se remarier.

À ses yeux, les hommes représentent une entrave à l’évolution et au bien-être des femmes dans la société. A cette époque, ils trompent ouvertement leurs épouses, les favorites des puissants sont élevées à des rangs de stars, mais elles sont gentiment écartées du système. Les conditions féminines sont alors restreintes aux seules ambitions sexuelles des mâles.

Une relation des plus toxiques

Mère de Françoise, la Marquise de Sévigné va donc tenter en vain de construire un destin flamboyant pour sa fille. Comptant sur elle pour reprendre le flambeau de l’indépendance et du féminisme, sa progéniture ne va malheureusement pas avoir les mêmes aspirations…

Comme si elle cherchait à couper le cordon, Françoise va se détacher de l’emprise de sa mère avec rébellion, s’opposant radicalement à ses désirs.

C’est ainsi qu’une relation toxique va naître entre cette mère imposante, qui fera tout pour ordonner le destin qu’elle lui souhaite. Et une fille en quête de liberté, mais dépourvue d’autonomie. Cette emprise maternelle ne fera que s’intensifier, et ni l’une ni l’autre ne parviendront à se libérer de ce lien destructeur.

Lenteur, ennui et somnolence

Malgré les performances exceptionnelles de Karine Viard et Ana Girardot, une fois que la connexion vampirique est clairement établie, le film semble souffrir d’une certaine lenteur, voire même d’une certaine somnolence… A coup d’ennui, les dialogues sont peu probants et les rebondissements manquent cruellement de panache.

Un travail de fond sur les lettres et leurs émotions aurait mérité une plus grande attention. Malheureusement, en négligeant cet aspect, « Madame de Sévigné » devient rapidement un film historique qui ne repose que sur une remarquable reconstitution visuelle avec décors et costumes, au détriment d’une dimension littéraire pourtant essentielle.

[Bande-annonce – Madame de Sévigné]