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Synopsis

Odile se prépare à fêter son anniversaire. Alors que ses enfants et petits enfants sont en route pour la soirée, Jean, son mari, décède brutalement. Incapable de faire face à cette réalité, elle le cache sous son lit…

Critique

Dans un mélange de tons vacillant entre poésie, humour et émotion, « Sous le tapis » est un film atypique, presque déroutant. Rappelant timidement « Fête de Famille » de Cédric Kahn, cette tragicomédie signe le premier essai de Camille Japy, une réalisatrice avec de belles ambitions.

L’effondrement du socle familial

« Sous le tapis » est une histoire de l’ordre du commun. Après avoir partagé sa vie entière avec son époux, Odile se retrouve veuve d’un coup d’un seul. Prise de panique et dans le déni complet, elle cache le corps de son mari avant l’arrivée de ses enfants et de ses petits-enfants. Une cachotterie qui ne va pas tenir longtemps…

Cet acte délibéré va bousculer l’ensemble du socle familial. Un équilibre va s’effondrer, poussant tout le monde à se remettre en question. Un choc qui va entraîner des dysfonctionnements affectifs, et redistribuer les rôles et les responsabilités de chacun.

C’est entre autre Sylvie, la maman interprétée par Bérénice Bejo, qui va porter sur elle la douleur du deuil et toutes les complications administrative de l’enterrement. Le fils aîné lui, va faire preuve d’un immense courage, et porter le secret avec sa grand-mère pour la soutenir. Quant à cette dernière, il est impossible pour elle d’envisager la perte de son mari. N’acceptant pas la réalité, elle part se réfugier dans le lit de ses petits-enfants pour trouver du réconfort.

Doit-on fêter la mort ?

« Sous le tapis » nous intègre de façon solaire au cœur d’un évènement sinistre. Voir partir les plus anciens pour laisser place aux plus jeunes, même si cela demeure douloureux, ces épisodes font tristement parti du cycle de la vie.

Pièce rapportée de la famille, Clara, jouée brillamment par Marilou Aussilloux et révélée dans « Adieu Les Cons », apporte une légèreté poétique sur le sujet. Avec son sourire candide, et son regard pure, elle porte en elle une philosophie positive sur la vie, et l’acceptation de la mort. Doit-on fêter la perte d’un être cher ? Est-ce indécent de relativiser ? Ou est-ce une manière de lui rendre hommage ?

Face à elle, Sylvie n’arrive pas à comprendre comment est-ce qu’on ne pas avoir de chagrin. Triste, délaissée, elle a besoin d’imposer son deuil. Cette mère de famille se retrouve tirailler entre se morfondre, se laisser aller ou laisser les autres fêter dignement la mort de son père.

Entre rires et larmes, « Sous le tapis » dissèque une histoire familiale face au poids du deuil. Avec ce titre à double sens, la réalisatrice fait de ce premier film, une fabuleuse leçon de vie : Celle de se parler, se soutenir et de profiter de ses proches tant qu’ils sont encore présent. Un beau moment qui se regarde, se vit mais difficile à retranscrire.

[Bande-annonce – Sous le tapis]