5/5 ! A ne pas manquer ! 📽️
Synopsis
Face à une invasion d’araignées, les habitants d’un immeuble vont devoir survivre.
Critique
En ce début d’année, « Vermines » émerge comme le nouveau phénomène du cinéma français. Ce survival en huis clos promet de vous faire frémir et de vous démanger au point de vous rendre arachnophobe.
À l’image de la saga « REC » revisitée sur huit pattes, ce film signé Sébastien Vaniček est une expérience de pur divertissement d’une modernité saisissante. Entre rires et de frissons, cette œuvre d’art à la française se présente comme l’archétype du film parfait à absolument voir en 2024.
Dépoussiérer le genre
Le défi premier auquel « Vermines » était confronté était de balayer toutes les idées préconçues souvent associées aux films d’attaques d’animaux. Entre les séries B et les gros nanars, le genre a souffert des clichés les plus ridicules qui soient.
L’exemple le plus emblématique est « Arac Attack » sorti dans les années 2000, l’un des films d’araignées les plus célèbres. Les années ont transformés ce goofy movie en une œuvre désormais bien plus comique qu’effrayante.
Pour rompre avec ce passé encombré de stéréotypes, le réalisateur a délibérément évité de choisir une espèce tropicale, comme la mygale, bien trop caricaturale. Il a opté pour l’espèce d’araignée occidentale la plus commune. Cette décision visait à insuffler une sensation de réalisme au film.
Un tournage des plus intenses
Le tournage de « Vermines » s’est avéré être une expérience particulièrement éprouvante. Sur une période de 30 jours, l’équipe a été confinée dans un bâtiment. Le film étant un survival à huit clos, l’idée était d’accentuer un effet claustrophobique auprès des équipes.
Le choix des Arènes de Picasso à Noisy-Le-Grand en guise de décor ajoute une dimension urbaine très proche de la réalité. Combinée à un sentiment de survie et d’urgence, cette atmosphère rappelle étroitement les films de banlieue tels que « Bac Nord » ou « Les Misérables », surplombé par une tension permanente.
C’est dans cet esprit d’intensité que les acteurs ont abordé le tournage. Les personnages évoluent constamment dans un état de nervosité extrême, exprimant des états émotionnels puissants.
Jouer sur les idées reçues
« Vermines » s’attelle à métamorphoser l’araignée familière de nos foyers en un monstre terrifiant. Pour accomplir cette transformation, Sébastien Vaniček a minutieusement consulté de nombreux arachnophobes afin de comprendre les origines de leur phobie. Il s’est avéré que les pattes revenaient fréquemment dans leurs retours, conduisant à la décision audacieuse de surdimensionner les pattes de ces créatures pour le film.
Parallèlement, « Vermines » exploite habilement les légendes urbaines les plus susceptibles de titiller nos peurs. Il s’appuie, par exemple, sur l’idée répandue selon laquelle certaines espèces prolifèrent de manière exponentielle une fois écrasées.
Mais le film ne s’arrête pas là et va jusqu’à scénariser ses araignées déposant leurs œufs à l’intérieur du crâne de leurs proies, créant un climat terriblement anxiogène !
Un message percutant sur les banlieues
En toile de fond, la portée sociale de « Vermines » est claire. À travers une mise en abîme sociale, le film narre l’histoire d’araignées arrachées à leur habitat naturel dans le désert du Maghreb. Enfermées dans des boîtes, elles vont ensuite déclencher une invasion incontrôlable dans un endroit qui n’est pas le leur, soulevant un question cruciale : Ces araignées sont-elles véritablement responsables, ou bien les véritables coupables sont-ils ceux qui les ont retirer de leur environnement pour les amener ici ?
Un parallèle philosophique, presque politique, émerge. Dès le titre, la symbolique « Vermines » révèle l’intolérance et la peur de l’autre. Le film délivre un message percutant sur la réalité des banlieues et la vie des jeunes qui y résident.
Il est cependant essentiel de noter que « Vermines » aspire à être divertissant sans revendiquer d’engagement politique. Le réalisateur et les acteurs partagent la convivialité de ces microcosmes, mettant en avant l’entraide et le soutien mutuel.
Dur dur de s’en remettre…
Dur de se remettre de « Vermines » une fois sorti de la salle, tant les sensations sont saisissantes. La bande-son relève du virtuose, les images sont impressionnantes, et les acteurs livrent des performances sensationnelles. Bien sûr, les araignées nous traumatisent et nous restent en tête. Mais ce qui rend ce film majestueux, c’est le choix astucieux de mettre en scène une banlieue française, véhiculant un message d’une grande actualité.
On vous l’assure : Après visionnage, le film résonne dans votre esprit, créant ce besoin impérieux de le revoir une seconde fois.
D’ores et déjà une référence, « Vermines » se distingue comme un film coup de poing, une réussite sans faille sur laquelle il est facile de parier. A l’heure où les États-Unis enchainent les films d’horreur miteux, « Vermines » vient terrasser le box-office et son exportation en outre-Atlantique sera un succès piquant à coup sûr !
[Bande-annonce – Vermines]
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