3/5
Synopsis
Après une soirée pleine d’excès, Bénédicte, célèbre chanteuse d’opéra, voit sa carrière s’écrouler. Fatou, passionnée de karaoké, est la seule à lui tendre la main. Elle a une idée derrière la tête : Convaincre Bénédicte de participer au grand concours national de karaoké.
Critique
Avec un duo féminin festif, « Karaoké » est une comédie légère, bien qu’idéaliste. Dans cette complicité improbable et quelque peu caricaturale, la musique va devenir une philosophie qui rassemble. Un beau moment qu’on espérait en chanson mais qui se passera plutôt en chausson…
Réunir deux univers sociaux
« Karaoké » a l’ambition utopique de réunir deux univers sociaux qui se côtoient mais ne se fréquentent pas. Ainsi, Bénédicte, chanteuse d’opéra connue, reconnue et fortunée, va nouer une amitié avec Fatou, la femme de chambre qui s’occupe de sa suite dans le palace où elle séjourne.
Bien que le cliché soit un peu forcé, le film reste d’une telle simplicité qu’il demeure agréable à regarder.
Cette confrontation sociale offre une ouverture à des discussions et à des quiproquos propres à la comédie. Par exemple, lorsque Bénédicte demande à Fatou d’aller au Bon Marché, la femme de chambre affirme ne connaître que le « très bon marché », dominé par les enseignes discount.
Un autre exemple des plus hilarants survient lorsqu’elles discutent de leurs soucis bancaires. Chacune, avec sa propre perception, parle de son découvert, menant à une incompréhension à mourir de rire.
L’opéra vs le karaoké
Le réalisateur a souhaité réunir à l’écran, deux univers sociaux en lien avec deux univers musicaux qui, jusqu’à preuve du contraire, n’ont aucune raison de se rassembler.
L’opéra a une image très sérieuse, ce qui est d’autant plus souligné dans le film où il est associé au luxe, à l’opulence et surtout dominé par des hommes d’affaires. D’autre part, le karaoké est plus populaire et associé à l’amusement et au partage.
Le coaching de l’ombre
Pour l’anecdote, les scènes de chant et de karaoké sont authentiques. En effet, ce sont les véritables voix de Michèle Laroque et de Claudia Tagbo qui ont été utilisées dans le film.
Les actrices ont été coachées par Adeline Toniutti, célèbre professeur de chant de la nouvelle Star Academy. C’est d’ailleurs pour cela que l’on aperçoit la chanteuse rousse dans le jury de la scène finale, lors du Championnat du Monde du Karaoké à Tokyo.
Une promesse désenchantée
Maintenant, même si « Karaoké » offre un bon moment, il y a tout de même une pointe de déception. En effet, au delà de la relation amicale, on espère vite pouvoir chanter, danser et s’amuser en leur compagnie.
Cependant, malgré le titre prometteur, les scènes de chant sont peu nombreuses. On ne compte véritablement que quatre scènes, dont seulement trois avec leur chanson en intégralité.
Le film semble s’égarer dans son écriture, se concentrant trop sur les détails d’une mixité sociale. Certaines péripéties semblent superflues, comme lorsque Michèle Laroque, alias Bénédicte, décide de quitter puis de revenir au concours de karaoké. De même, l’ultimatum lancé par son agent semble artificiel, voir inutile…
La fin est précipitée, sans podium, sans euphorie, ni fête, ni même de résultat au concours…. « Karaoké » est une promesse désenchantée dont on connait la chanson…
[Bande-annonce – Karaoké]
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