4/5 !

Coup de ❤

Synopsis

Connue comme « la petite fiancée de l’Atlantique », Florence Arthaud fut une grande navigatrice. Son palmarès exceptionnel, et unique dans cet univers masculin, connut son apogée avec sa victoire de la Route du Rhum en 1990.

[FLO – Teaser]

Critique

Dix ans après avoir réalisé un biopic sur Romy Schneider, la réalisatrice Géraldine Danon a tenu à raconter l’histoire fascinante de Florence Arthaud, son amie intime. Biopic captivant, « FLO » retrace l’incroyable destin d’une femme libre qui s’est battue pour imposer ses choix, au risque de tout perdre.

Florence Arthaud, une icône historique et sportive

Après avoir été victime d’un grave accident de voiture à l’âge de 17 ans, Florence Arthaud a perçu cet événement comme une nouvelle chance offerte par la vie. Animée par cette opportunité, elle s’est engagée corps et âme dans sa passion : Le bateau !

Cette décision a rapidement provoqué des conflits familiaux. Issue d’un milieu bourgeois, elle a catégoriquement rejeté la voie qui lui était prédestinée, notamment en médecine, afin d’embrasser pleinement ses propres aspirations. Elle a toujours revendiqué cette liberté à prix fort, sans ne jamais céder, comme lorsqu’elle fût SDF durant une partie de sa jeunesse.

« FLO » met en lumière une icône des années 90-2000, disparue bien trop tôt. Ce film apporte indéniablement une grande valeur aux générations futures en leur permettant de découvrir une figure française marquante, à la fois historique et sportive.

FLO et les hommes

Comme tout bon biopic qui se respecte, « FLO » nous plonge au cœur des moments les plus intenses de la vie privée de la navigatrice. Des larmes de deuil, lors du décès de son frère, jusqu’à l’émotion de sa victoire sur la Route du Rhum, le film nous transporte à travers les sensations d’une existence.

En tant que femme fougueuse, libre et passionnée, Florence Arthaud a vécu des relations à son image. Intenses et enflammées, ses histoires d’amour étaient tumultueuses, marquées par des violences, des déceptions et des trahisons. Mais elles étaient toutes vécues avec une passion dévorante.

Cependant, le film prend le risque d’introduire une partie fictive majeure. En effet, la relation supposée avec Kersauson, marin breton reconnu pour son ralliement au Rassemblement National, est une secret de polichinelle mais qui n’a jamais été officialisée. Il s’agit donc clairement d’une création scénaristique. Un choix discutable.

La voile, un sport intelligent ?

« FLO » offre le portrait d’une femme exceptionnelle de la mer, possédant cette aura indéfinissable qui distingue les plus grands : un don, une sensibilité inégalée, un instinct. En pénétrant avec fracas dans un univers masculin, elle a démontré que la voile ne se limitait pas à la force physique, mais nécessitait également une intelligence et une compréhension météorologique pointue.

À noter que dans le film, le bateau qu’elle obtient grâce à un sponsor acquis difficilement est authentique ! En effet, la réalisatrice a réussi à obtenir le véritable modèle sur lequel la navigatrice a remporté la Route du Rhum en 1990, évitant ainsi toute reproduction.

Machisme et misogynie

« FLO » montre la place particulière de la femme dans certains milieux. Certaines scènes peuvent choquer par leur misogynie extrême. Le machisme et les insultes sont présents, mais que les plus féministes se rassurent, cela n’altère en rien le charme du film puisque ces représentations sont authentiques d’une époque révolue.

Il est probable que la réalisatrice ait cherché à nous choquer. Comme dans « Marinette », l’objectif étant de susciter en nous une prise de conscience criarde sur le chemin parcouru en termes de droit des femmes.

Trop de sexe ?

C’est un aspect qui a vivement dérangé la famille de la navigatrice : le film « FLO » affiche un caractère désinhibé totalement assumé. Bien que cela puisse être troublant, il n’est autre que le reflet de la jeunesse d’une époque à laquelle Florence Arthaud appartenait.

La sexualité est abordée de manière libérée, les dialogues sont crus, et l’actrice Stéphane Caillard va même jusqu’à se mettre à nue, au sens propre du terme. On pourrait ressentir une insistance sur le sujet, mais il s’agit avant tout d’une représentation des années d’une France post-« Emmanuelle », une époque marquée par l’influence hippie où les films érotiques étaient une tendance décomplexée.

Les films tels que « Marinette », « Barbie », « Babylon », ou « La Voie Royale » ont indéniablement marqués cette année comme l’une des plus mémorables pour la femme dans l’histoire du cinéma. « FLO » rejoint le panthéon de ces films qui rendent hommage à des figures féminines s’étant unanimement battues pour s’imposer. Il est à noter que Florence Arthaud demeure à ce jour la seule et unique championne féminine à avoir remporté la Route du Rhum.

Nous nous permettons une appréciation personnelle quant à l’absence de la chanson « FLO » dans le film. Ce titre musical est le fruit d’une collaboration entre la navigatrice et le chanteur Pierre Bachelet. Intégrer cette chanson dans le générique de fin aurait pu être une conclusion remarquable. Dommage.

[Bande-annonce FLO]

[Pierre Bachelet et Florence Arthaud « Flo »]