4/5

Synopsis

Après un combat acharné contre une tortue démonique, cinq justiciers qu’on appelle les « TABAC FORCE » reçoivent l’ordre de partir en retraite pour renforcer la cohésion de leur groupe qui est en train de se dégrader. Le séjour se déroule à merveille jusqu’à ce que Lézardin, empereur du Mal, décide d’anéantir la Terre…

[Bande-annonce – Fumer Fait Tousser]

Critique

Alors qu’avec « Le Daim » et « Mandibule », l’embryon évoluait lentement, « Fumer fait tousser » est une explosion sanglante de crapotage dans laquelle Quentin Dupieux assume enfin son style avec excès ! Chic & choc, fresh & frenchy, et surtout trash & loufoque, cette nouvelle comédie barrée s’impose comme un vrai divertissement dans l’éloge du grand n’importe quoi.

Tout d’abord, il y a le récit initial, celui d’un groupe de super-héros appelé « Tabac Force ». Inspiré des dessins animés les plus cultes, ces cinq justiciers se racontent moultes anecdotes entre quelques « super missions ». En camping, en pleine forêt, au bord de l’eau ou autour d’un feu, alors qu’ils sont appelés à la rescousse pour sauver le monde, la bande de pote va chercher à s’effrayer et se faire rire dans un partage d’histoire.

Une idée ingénieuse de la part du réalisateur qui permet de parsemer des courts-métrages et de faire plusieurs films en un seul. Entre gore, rire et grand n’importe quoi, on ne sait pas vraiment où se situer. Peu importe, il s’agit de lâcher prise, de mettre son cerveau sur pause et de se laisser embarquer. Et ça marche !

Entouré de Jean-Pascal Zadi, Oulaya Amamra, Anaïs Demoustier, Vincent Lacoste et Gilles Lellouche en combinaison latex bleu ciel, c’est Alain Chabat que nous retrouvons en Chef Didier, un rat d’égouts quelque peu cradingue. Malgré des apparitions éclairs, le leader des Nuls grimé en marionnette est d’une présence éclatante et porte ce film tel un patriarche de l’humour à la française.

Et c’est bien là l’autre talent de Quentin Dupieux : Savoir s’entourer de multiples références de qualités ! Car, en voulant faire plusieurs métrages en un, le réalisateur s’empare d’autres artistes inconditionnels tels qu’Adèle Exarchopoulos, Doria Tillier ou encore Blanche Gardin pour ne citer que quelques exemples.

Un casting divers dans lequel le réalisateur réinvente et met en lumière une nouvelle génération de créateurs comiques, similaire à celle de Monthy Python ou de Robin des Bois.

Loufoque et réussi, pas sûr que « Fumer fait tousser » soit pour autant unanime car trash à outrance. Mais, le réalisateur ayant poussé son style à son paroxysme, il innove et signe clairement l’un de ses meilleurs films. Une comédie française inédite avec un style unique dont le cinéma a bien besoin.

« Fumer fait tousser », la taff est bonne et il faut avouer que pour les adeptes, elle pourra se consommer sans modération.