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Synopsis
Un mari formidable, deux filles parfaites, un cabinet dentaire florissant : tout va bien pour Iris. Mais depuis quand n’a-t-elle pas fait l’amour ? Peut-être est-il temps de prendre un amant. S’inscrivant sur une banale appli de rencontre, Iris ouvre la boite de Pandore. Les hommes vont tomber… Comme s’il en pleuvait !
Critique
Suite au succès colossal de « Antoinette dans les Cévennes », Caroline Vignal s’est de nouveau associée avec l’actrice star Laure Calamy pour nous embarquer dans une aventure inédite. Bien que le sujet soit moderne et audacieux, il faut reconnaître que « Iris et les hommes » peine à éviter la caricature. Malgré d’excellents acteurs, le thème délicat de l’histoire semble avoir eu raison de cette nouvelle comédie, nous laissant quelque peu mitigé…

Une satire sur l’usure du quotidien
« Iris et les hommes » se présente comme une comédie proche d’une réalité peu réjouissante. Celle d’un couple stable englué dans la routine du travail et de l’éducation des enfants. Le film brosse le portrait de deux amoureux devenus parents, confrontés à une vie quotidienne qui perd de son éclat.
Cette comédie s’affirme alors telle une satire sur l’usure du quotidien. Elle explore la fatigue d’un couple, lassé par sa propre existence, dépourvu d’enthousiasme et en quête de réinvention.
Alors qu’Iris ne se considérait plus comme désirable, le simple regard d’un homme lors de son premier rendez-vous infidèle ravive sa confiance en elle. Le film explore le thème de la redécouverte de soi, de la réapparition de sa séduction. Il soulève humblement la question des étapes parfois nécessaires pour retrouver l’amour avec son épou(se).

La sexualité à la française
« Iris et les hommes » adopte une approche actuelle, mettant en avant l’utilisation essentielle du téléphone portable. Cet outil, devenu indispensable dans notre quotidien, devient le témoin privilégié des tribulations d’Iris. C’est à travers une application destinée aux couples mariés, qu’elle va conquérir son désir littéralement au bout des doigts.
Cependant, le film surfe sur un côté « vieux jeu » que de nombreuses comédies françaises ont tenté de déconstruire par le passé. Il s’agit de la question intemporelle de la sexualité après plusieurs années de vie commune. Le thème est généralement risqué car il glisse facilement vers la gêne et la caricature.
Des films tels que « Sept ans de mariage » avec Didier Bourdon et Catherine Frot en sont de bons exemples. Malheureusement, « Iris et les hommes » semble ne pas échapper à cette tendance.

Entre gênes et caricatures
Il persiste ce penchant frustrant dans les comédies françaises où, en l’absence d’une narration solide, on cherche à remplir le vide par des instants de comédies musicales. « Iris et les hommes » semble s’embourber dans cette approche quelque peu incompréhensible. Bien que la découverte de nouvelles facettes de Laure Calamy soit agréable, la tentative vire au grotesque.
De plus, certaines scènes s’avèrent plus embarrassantes que drôles. On pense notamment au déjeuner entre amis, où Iris tente de décomplexer sa fille adolescente en l’humiliant devant tout le monde. Ce moment semblait hilarant dans la bande-annonce mais il perd de son effet dans le film.
Une autre scène perturbante survient lorsqu’une des conquêtes d’Iris Iris se présente sur son lieu de travail sans rendez-vous. Se retrouvant seule, elle fait face à un homme insistant. Ce qui pourrait être drôle au début devient rapidement gênant. À une époque comme la nôtre, il est facile d’imaginer le pire dans une telle situation. On peut se demander comment la réalisatrice a réfléchi à une telle mise en scène. La séquence frôle l’obscénité.

Un film crève-cœur
Le triste constat de « Iris et les hommes » est sincèrement un crève-cœur. D’autant plus que le duo formé par Laure Calamy et Vincent Elbaz est excellent. Tous deux apportent une énergie qui dynamise le film, mais c’est bel et bien le sujet qui peine à convaincre sur la longueur.
On pourrait timidement reprocher au film de se concentrer exclusivement sur l’adultère comme unique remède. Or, il aurait peut-être été bénéfique que « Iris et les hommes » explore discrètement d’autres méthodes pour raviver la flamme du couple.

Sans faire de spoiler, un retournement de situation à la dernière seconde apporte une touche plaisante au final. Il offre au film la possibilité de finir sur une belle note, à raison d’une heure et demi de gêne et d’ennui… Oui, oui, « Iris et les hommes » a su nous tromper dès l’affiche.
[Bande-annonce – Iris et les hommes]
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