
4/5
Synopsis
L’avenir de Marguerite, brillante élève en Mathématiques à l’ENS, semble tout tracé. Seule fille de sa promo, elle termine une thèse qu’elle doit exposer devant un parterre de chercheurs. Le jour J, une erreur bouscule toutes ses certitudes et l’édifice s’effondre. Marguerite décide de tout quitter pour tout recommencer.
Critique
Mené par Anna Novion, » Le Théorème de Marguerite » relate la quête initiatique d’une surdouée. Face à l’échec d’une vie, la jeune femme va choisir de tout quitter pour s’ouvrir au monde. Un film audacieux où les maths réussissent incroyablement à avoir un certain sex-appeal !

Face à l’échec
Marguerite est une jeune femme profondément renfermée sur elle-même. Elle ne voit le monde uniquement qu’à travers sa passion pour les mathématiques. Probabilité, équations et autres formules, elle cherche inlassablement des résolutions logiques à tout ce qui l’entoure.
« Le Théorème de Marguerite » dévoile ainsi le portrait d’une personnalité névrosée subitement confrontée à l’échec. Lors de la soutenance de sa thèse, fruit de mois de travail intense, l’anéantissement de ses recherches par l’un de ses camarades est un choc qu’elle refuse d’accepter. Elle choisit de fuir, tout abandonner et partir.

La reconstruction d’une femme
Ce qui rend ce film captivant, c’est qu’il se focalise sur la reconstruction de la jeune femme, plutôt que sur son échec initial. Bien que froide et timide, son obsession pour la science semble être une façade. En réalité, elle redoute profondément les sentiments et leur vulnérabilité, les percevant comme une faiblesse irrationnelle.
Ayant tendance à corriger n’importe qui sur n’importe quoi, elle n’accepte pas la simplicité et le droit à l’erreur. En témoigne cette scène où elle remet ouvertement en cause un questionnaire anecdotique lors d’un entretien d’embauche pour devenir hôtesse d’accueil.
Telle une sorte de crise d’adolescence tardive, Marguerite émerge en tant que femme. Nous la voyons progressivement lâcher prise, acceptant de perdre le contrôle. Il y a comme un déverrouillage progressif en elle. Elle s’ouvre peu à peu, devient plus sociable et va même jusqu’à apprendre à séduire les hommes.

La quête d’une solution mathématique
« Le Théorème de Marguerite » tisse ainsi deux récits intimement liés : D’un côté, il évoque l’introspection personnelle de Marguerite. Tandis que de l’autre, il suit la quête d’une solution mathématique.
Animée d’une détermination sans faille, elle s’investit corps et âme dans la résolution de la Conjecture de Goldbach, axée sur les nombres premiers. Avec une musique de fond terriblement captivante, le film nous plonge dans des scènes intenses et percutantes, où les tableaux s’emplissent de chiffres et de formules à n’en plus finir.

Des maths pour de vrai !
Il est intéressant de noter que les comédiens ont dû réviser leurs connaissances en mathématiques. En effet, le film n’a en aucun cas simplifié les termes techniques, puisque la réalisatrice a souhaité privilégier l’authenticité. Ainsi, toutes les formules scientifiques visibles dans le film sont bien réelles et proviennent de véritables recherches.
C’est vraisemblablement la première fois que, dans le cinéma français, tout ce qui est présenté, est fondé sur des faits attestés et vérifiables. Un choix qui renforce la crédibilité du film. Il paraitrait même qu’il aurait permis à la science de progresser sur des résolutions encore inconnues !

Une dimension visuelle impressionnante
« Le Théorème de Marguerite » crée une véritable magie ! Même si les théories paraissent incompréhensibles pour le grand public, peu importe, puisque l’objectif est de donner une dimension visuelle et impressionnante aux mathématiques !
Les personnages de Marguerite et de son acolyte, Lucas, apportent une frénésie dans leur engagement personnel. Les calculs infinis intègrent émotion et admiration, démontrant la virtuosité du cerveau, de l’écriture et de l’interprétation pour ces jeunes génies.
[Bande-annonce – La Théorème de Marguerite]
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