« Ready Player One » de Steven Spielberg

4/5


Synopsis

2045. La planète est au bord du chaos. Les êtres humains se réfugient dans l’OASIS, univers virtuel mis au point par le brillant James Halliday. Avant de disparaître, celui-ci a décidé de léguer son immense fortune à quiconque découvrira l’œuf de Pâques numérique qu’il a pris soin de dissimuler dans cet autre monde. L’appât du gain provoque une compétition titanesque. C’est lorsque Wade Watts, un jeune fanatique, décide de participer à la chasse au trésor, qu’il se retrouve plongé malgré lui dans un monde parallèle à la fois mystérieux et inquiétant…

Critique

« Ready Player One » sonne le glas d’une évolution ultime en terme de concept cinématographique virtuel. Sensationnel, réfléchi et vidéo-ludique, Steven Spieblerg refonde le macrocosme du live action au cœur d’une nouvelle dimension dénommée L’OASIS.

Expansion d’un genre récent trop peu exploité, le producteur américain se l’approprie et parvient (encore…) à nous surprendre ! Le spectacle dépasse l’entendement visuel dans un condensé de son et de d’images 3D constituant une réinvention vivifiante du cinéma à sensations.

Deux mondes qui s’entrecroisent, la virtualité se confond avec la civilisation, certains trouveront quelques similarités en rapport à la trilogie « Matrix » mais la quête étant de trouver un Oeuf perdu dans le cosmos, d’autres penseront au ticket d’or de « Charlie et la Chocolaterie ».

Des couleurs dynamiques, une bande musicale déjà culte et un titre aux graffitis digitaux, le réalisateur conceptualise véritablement un jeu vidéo à part entière pour ce nouveau métrage.

Créer un monde parallèle où tout, vraiment tout est possible offre une ouverture sans limites à l’imaginaire dans lequel l’OASIS incarne ce monde dans une extension interminable. Ce dernier vante alors un melting-pot multi-générationnel et ultra-référencé où chacun s’y perdra pour finalement s’y retrouver… Batman, Jurassic Park, King-Kong, des courses de voitures à la « Fast & Furious », des costumes de Mickael Jackson jusqu’aux codes Punk & Funky, Steven Spielberg ose les reprises et les réinterprétations en tout genre, sans pour autant faire de zèle.
Mention spéciale pour une scène franchement bluffante quant à la réincarnation du film « Shining » de 1980, notamment grâce à une reconstitution du décor et une remise en scène des anciens personnages aussi effrayante que qualitative.

Aussi, en utilisant des Rubik’s Cube, des têtes gluantes et même le pixelisé PackMan, l’écriture renvoie l’esprit numérique aux ludismes universels dans une exploration des codes sociaux des années 1990-2000.

Peu habituel pour un blockbuster, le schéma du synopsis peut être qualifié d’anticipatif. En effet, dans un monde où la civilisation se porte de plus en plus mal, la virtualité prend le dessus sur le quotidien. L’OASIS apparaît alors comme une sorte d’échappatoire illusoire dans lequel chacun se réfugie au gré de sa misère. L’obsession pécuniaire apporte ainsi une attractivité dépendante du numérique où, semblable à un programme télévisé de nos jours, une fois le jeu terminé, on s’imagine que chacun reprendre sa vie dans un individualisme déjà en place. Visionnaire ? Sûrement…

En revanche, sur les fondements scénaristiques, l’honnêteté nous oblige tout de même à avouer que l’histoire se calque sur une stricte banalité : Le jeune geek sans avenir en passe de devenir un super-héros, une jeune fille dont il tombe amoureux, un méchant qui veut gagner le jeu et dominer le monde, « Ready Player One » mérite une analyse bien plus profonde que cette superficialité déjà vu et réadapté dans tous les sens.

Bilan
Venez vous perdre dans « Ready Player One »… Vous n’en sortirez plus !

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