5/5 !
Synopsis
Une famille tente de survivre sous la menace de mystérieuses créatures qui attaquent au moindre bruit. S’ils vous entendent, il est déjà trop tard…
Critique
Un an après le phénomène surprise « Get Out », « Sans Un Bruit » reprend le flambeau avec fracas. Ce thriller horrifique s’avère être une franche réussite dont la réutilisation des fondamentaux les plus basiques suffit agréablement.
Petit budget oblige, le film reprend dans sa forme les codes les plus classiques de l’épouvante. En effet, isolé une famille en pleine campagne, loin de toutes métropoles permet de limiter le casting à quelques personnages dans un décor à faible variabilité. Peu de coût certes, mais un excellent affinage permettant une concentration sur bien d’autres composants.
Pas d’effets spéciaux, ni rien de visuellement spectaculaire, l’ingéniosité du métrage repose sur le son. Condamné à un silence morbide, chaque pas, chaque parole, chaque bruit, même le plus minime qu’il soit, parait comme une transgression. Cette omission impose une tension permanente où l’explosion sonore devient synonyme de danger de mort. Le prologue pose par ailleurs les bases de ce règlement macabre en prenant un enfant pour exemple.
Vivre dans le silence intègre aussi une remasterisation des interactions entre les personnages. Pratiquement pas de dialogues donc, du moins très peu, l’ensemble se déroule sous le langage de signes. La souffrance, les pleurs, les rires, les disputes, la peur ou encore la colère, le panel émotif est exacerbé au profit d’un jeu d’acteur expressif.
Une scène d’accouchement signe l’apothéose de ce bagne auditif. Alors que la futur maman doit étouffer son extrême douleur dans le silence, celle-ci s’embroche et accentue sa torture… Ce ressenti noue l’estomac, instaure une empathie nauséeuse où le moindre souffle peut être irréversible. Le déclenchement d’un bruit artificiel pour couvrir son cri qu’elle éjectera, sonnera comme une délivrance solennel, un soulagement procréatif.
Nombreux sont ces passages à risques menacés par la domination d’espèces de crustacés effrayants.
C’est avec vélocité que « Sans Un Bruit » redonne du sens à un cinéma disparu par l’évolution du temps. Grâce à une épuration des artifices et un lissage du genre, John Krasinski parvient en toute simplicité à nous faire revivre une pure expérience cinématographique au travers d’une maîtrise auditive sans égale.
Les choses les plus simples sont parfois les meilleurs et cette pépite hors des sentiers battus le prouve !
Bilan
L’ouïe est un sens mais l’écoute est un art… Ouvrez grand vos oreilles et retenez votre souffle !
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