3,5/5

Synopsis

C’est la rentrée. Une nouvelle année scolaire au collège qui voit se retrouver Pierre, Meriem, Fouad, Sophie, Sandrine, Alix et Sofiane, un groupe d’enseignants engagés et soudés. Ils sont rejoints par Benjamin, jeune professeur remplaçant sans expérience. A leur contact, il va découvrir combien la passion de l’enseignement demeure vivante au sein d’une institution pourtant fragilisée.

Critique

« Un Métier Sérieux » nous embarque dans les aventures d’un collège de la banlieue parisienne ! Cette fois-ci, ce ne sont pas les élèves qui sont à l’honneur, mais les professeurs ! Un feel-good movie engagé, même si trop dispersé…

Dans ce type de contexte, pour vivre correctement l’immersion en tant que spectateur, il y a généralement un novice. Et ce petit nouveau, c’est un fidèle du réalisateur Thomas Lilti puisqu’il s’agit de Vincent Lacoste ! A vos cartables ! 🎒✏️

Une dimension théâtrale

Dès le départ, « Un Métier Sérieux » met en avant la dimension théâtrale que réclame le métier d’enseignant. Il y a en effet, une part de spectacle. L’objectif est d’incarner, de donner vie à son cours et surtout, captiver les élèves. Tout n’est qu’amour, partage et transmission du savoir.

Être professeur, c’est aussi faire preuve d’autorité. La scène d’ouverture, lorsque François Cluzet débarque en plein cours, montre que cela s’apprend avec le temps et l’expérience. D’ailleurs, à l’abri des élèves, beaucoup se conseillent entre collègues pour savoir comment s’imposer naturellement.

Un métier malmené

Visant à être le plus réaliste possible, le métrage montre les arrangements administratifs qui régissent l’Education Nationale. Inspections de classe, rencontres avec les parents d’élèves, conseils de discipline, le métier de professeur est malmené et doit faire face à une certaine violence.

En plus d’un manque de moyens, les règles et les procédures s’accumulent. Les enseignants ne savent parfois plus où donner de la tête. En démontre cette scène d’entrainement à une alerte où les collégiens comme le corps professoral, ne savent même plus s’il s’agit d’une alerte incendie, intrusion ou attentat…

Les retrouvailles d’une grande famille

« Un Métier Sérieux » ne boude pas notre plaisir de revoir une multitude de visages réunis à l’écran ! Louise Bourgoin en professeur de SVT nerveuse, François Cluzet en tant que doyen de référence, c’est aussi l’occasion de revoir Adèle Exarchopoulos aux côtés de Vincent Lacoste, inséparables depuis « Elémentaire » by Pixar.

Un film choral superficiel

La principale imperfection de « Un Métier Sérieux » est qu’il adopte la structure d’un film choral. Comme dans un feuilleton, les histoires sont multiples, et le métrage passe d’un fait à l’autre sans transition. Ce choix éditorial fait qu’il aborde tellement de sujets qu’aucun d’entre eux n’est véritablement approfondi.

Les personnages sont attachants, les péripéties salivantes mais on aimerait en savoir davantage. L’ensemble finit par devenir superficiel, et cette sensation de trop peu laisse un goût amer. « Un Métier Sérieux » ressemble à l’épisode pilote d’une série télévisée, dont on sait qu’il n’y aura jamais de suite…

Le goût de la nostalgie scolaire

La réussite du film repose sur l’universalité de l’enseignement. A priori, l’école étant obligatoire jusqu’à 16 ans, tout le monde a initié l’éducation de son enfance et son adolescence entre les murs d’un établissement, qu’il soit public ou privé.

Ainsi, même si le film est loin d’être parfait, il a le mérite de réveiller en nous le goût de la nostalgie scolaire. Se remémorer un professeur qui nous a marqués, repenser à ces ateliers de SVT ou à ces cours de sport… Quand on regarde « Un Métier Sérieux », on ne peut s’empêcher de comparer telle ou telle scène avec notre vécu personnel.

[Bande-annonce – Un Métier Sérieux]