
4/5
Synopsis
Les inséparables frères Von Erich ont marqué l’histoire du catch professionnel du début des années 80. Entrainés de main de fer par un père tyrannique, ils vont devoir se battre sur le ring et dans leur vie. Entre triomphes et tragédies, cette nouvelle pépite produite par A24 est inspirée de leur propre histoire.
Critique
Alors que le catch est devenu l’obsession familiale, les drames sont devenus le quotidien de la famille Von Erich. Revenant sur l’histoire incroyable de cette fratrie qui a marqué le milieu, « Iron Claw » est un biopic époustouflant qui décrypte cette malédiction devenue tristement légendaire.

Des choix scénaristiques compréhensifs
Pour comprendre le contexte, il est essentiel de savoir que dans les années 80, la famille Von Erich jouissait d’une renommée internationale. Le père était un catcheur professionnel réputé, souvent perçu comme marginal. Provocateur et parfois effrayant pour certains, il cherchait avant tout à marquer les esprits.
Il est important de noter que « Iron Claw » ne prend pas le temps d’explorer toutes les dérives de cette famille meurtrie. Par exemple, avant la naissance de cette fratrie, un premier bébé appelé Jack Junior s’est tragiquement électrocuté et noyé dans la neige. Un événement qui n’est pas évoqué dans le film. De plus, un cinquième frère, absent du récit, souffrait d’asthme et de maladies respiratoires.
Le réalisateur affirme avoir fait des choix scénaristiques pour éviter la répétition, notamment en raison des trois frères qui ont tragiquement mis fin à leurs jours. Son objectif était de maintenir une histoire familiale captivante sans sombrer dans le morbide.

Fritz Von Erich, un père toxique
Ce que révèle avant tout « Iron Claw », c’est l’obsession tyrannique d’un père qui pousse ses fils à réussir dans le catch. N’ayant pas réussi lorsqu’il était plus jeune, il va s’improviser coach, déterminé à leur offrir les victoires qu’il n’a pas eu.
Pervers et manipulateur, Fritz Von Erich maintient en permanence ses enfants dans une compétition féroce les uns contre les autres. Il établit un classement de préférence qu’il modifie selon ses humeurs, n’hésitant pas à afficher cet ordre publiquement.
Une atmosphère toxique règne, où le patriarche abuse de son autorité de chef de famille. Les enfants n’osent pas le contredire, prennent sur eux, sacrifiant peu à peu leur bien-être, laissant place à des répercussions psychologiques destructrices.
Bien que certains parlent d’une malédiction légendaire, en pénétrant l’intimité familiale des Von Erich, on comprend vite que l’emprise du père n’est pas aussi innocente dans le déroulement des tristes événements qui suivront.

Les femmes de l’ombre
Celles qui se démarquent dans « Iron Claw » sont bien évidemment les femmes de l’ombre. La première, interprétée par Maura Tierney, n’est autre que Doris Von Erich, la mère. Silencieuse mais d’une force incroyable, elle affronte les morts successives de ses enfances avec résilience.
L’autre femme est l’épouse de Kevin, jouée par Lily James. Au second plan mais avec plus d’assurance, elle devient un véritable soutien pour le frère ainé, l’aidant à s’extraire peu à peu de ce clan toxique.
Ce contraste féminin est intéressant car il reflète le regard de deux générations : l’une privilégiant la discrétion pour éviter les conflits, tandis que l’autre, plus jeune, va avoir le courage de s’affirmer pour protéger sa nouvelle famille.

Une dynamique fraternelle
Au-delà de ces histoires macabres, « Iron Claw » raconte une dynamique fraternelle. Réduite à quatre frères, les garçons sont très unies mais empreints d’une jalousie palpable. Malgré les efforts de Zac Efron pour maintenir l’équilibre, l’influence de leur père reste indéniable.
Par ailleurs, le film bénéficie d’un casting masculin remarquable. Harris Dickison, notamment connu pour son rôle dans « Sans Filtre », s’impose comme la révélation de ce métrage.
À ses côtés, Jeremy Allen White, célèbre pour avoir porté la série « The Bear », se retrouve physiquement métamorphosé. Protéines, sport et flocons d’avoine auront eu raison de ce rôle de qualité. Enfin, Zac Efron confirme son talent parmi les plus grands grâce à sa puissance émotionnelle ahurissante.

Le catch, un support d’arrière plan
Que les plus crédules se rassurent, le catch ne sert finalement que de support à « Iron Claw ». Bien qu’il fasse partie intégrante de l’histoire, c’est le vécu familial des Von Erich qui prend rapidement le dessus.
Cela dit, des scènes de catch sont éparpillées tout au long du film, offrant toute la grandeur spectaculaire que le cinéma peut offrir. C’est le cas, par exemple, de la scène où Ric Flair fait son entrée sur le ring, vêtu d’un peignoir à froufrous roses.
Quoi qu’il en soit, « Iron Claw » est un film d’une immense tristesse mais lumineux toutefois puisqu’il témoigne de fabuleuses valeurs que sont la fraternité, la famille, le deuil et l’amour.
[Bande-annonce – Iron Claw]
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